René Jouveau (1906-1997) est le dernier félibre du nom, avec son épouse Marie-Thérèse Jouveau née Gautier, après son père Marius Jouveau qui fut comme lui Capoulié du Félibrige et Elzéar (ou Auzias) Jouveau son grand père. Le fonds René Jouveau est celui d’une bibliothèque constituée par quatre générations de félibres d'une même famille au cours de 100 années d'existence.
René Jouveau (1906-1997) professeur de lettres et de langues, fondateur du GEP Groupement d’Etudes Provençales, directeur de la revue Fe, membre de plusieurs académies, est l'auteur de romans, d’essais historiques (Histoire du Félibrige), de poésies et de pièces de théâtre. Il collabore à de nombreuses revues dont l’Armana prouvençau dont il sera le directeur de 1961 à 1992 et l’Armana di bon prouvencau de 1993 à 1997. Majoral du Félibrige en 1943, il deviendra Capoulié de 1971 à 1982.
Marie-Thérèse Jouveau née Gautier (1921-2005), épouse de René Jouveau, assistante sociale, accompagne la carrière littéraire de son mari en tant qu’administratrice des revues qu’il dirige. Vice-présidente des amis d’Alphonse Daudet à qui elle consacre une biographie, elle devient Majoral du félibrige en 1987.
Marius Jouveau (1878-1949), père de René Jouveau est professeur d’italien, fondateur de la revue Fe, créateur du mensuel En terro d’Arle (1907-1912), directeur de la revue Lou Felibrige (1919-1945), fondateur de l’Escolo mistralenco d’Arles et directeur de l’Armana prouvencau. Auteur de romans, essais, poèmes, pièces de théâtre et collaborateur à de nombreux journaux et revues, il est Majoral du félibrige en 1913, puis en devient le capoulié de 1922 à 1941.
Elzéar Jouveau = Auzias Jouveau (1847-1917), père de Marius Jouveau, facteur de profession, est musicien et chansonnier, collaborateur à l’Armana prouvençau et au Brusc. Il devient Majoral du Félibrige en 1897.
Donné au CIRDOC en 2006, par M. Etienne Chapal, neveu de René Jouveau.
Fonds clos
Médiathèque municipale d'Arles, fonds Jouveau
Le fonds René Jouveau se compose de revues, monographies et d’un fonds d’archives se rapportant principalement aux activités de René Jouveau à la fois félibre, éditeur de revues et historien.
Il contient outre ses dossiers de travail, émissions radio et une partie de sa correspondance, certains des travaux qui lui ont été adressés en vue d’être publiés dans les revues qu’il dirigeait, mais aussi les dossiers concernant les manifestations ou rencontres qu’il a organisé (Consistoire du Félibrige, Congrès de Langue et de littérature d’oc, Pen club de langue d’oc, Unioun prouvençalo…). Le fonds des manuscrits contient aussi une partie des correspondances de Marie-Thérèse, Marius et Elzéar Jouveau.
1879 - 2005
Occitan (tous dialecte), français, catalan
6 mètres linéaires
Manuscrits/Tapuscrits
Monographies imprimées
Périodiques (presse, revues)
Documents iconographiques
JOU
Inventaire manuscrit sur place
Consultation sur place, en salle recherche
Toute reproduction en vue d'une édition ou production audiovisuelle de la documentation contemporaine soumise au droit d'auteur ne peut se faire sans l'accord des ayants droit. La reproduction de documents à des fins de recherche, sans publication des documents, est acceptée sous réserve des impératifs de conservation des documents.
Pierre Azéma (1891-1967) est né à Montpellier le 3 janvier 1891. Après ses études, il est employé à Montpellier dans les bureaux de la Compagnie des Mines de Graissessac (Hérault). En dehors de son travail, il fréquente le monde intellectuel et politique local et fait ses débuts dans le journalisme. En 1908, il tient une chronique dans l’Avenir de Tunis avant de collaborer au Républicain du Midi en 1910.
Introduit par le poète François Dezeuze dit « L’Escoutaire » (1871-1949) à l’Escolo dau Parage (regroupement des félibres montpelliérains), il prend part aux manifestations félibréennes et fonde en 1912 le groupe théâtral La Lauseta. Mobilisé en 1915, il est grièvement blessé par un éclat d’obus et retourne à Montpellier où il anime le journal de guerre occitan Lou Gal de 1916 à 1920. Il fonde alors la première association des mutilés de guerre et milite dans les associations d’anciens combattants.
Il est conseiller municipal de Montpellier en 1919, puis en 1935.
Syndic de la Maintenance de Languedoc en 1928, il est élu majoral du Félibrige en 1929, puis président de l’Institut d’Études Occitanes de 1957 à 1959. Codirecteur du journal Lou Gal, puis de la revue Calendau de 1933 à 1945, il collabore à de nombreuses publications périodiques, en particulier Le Sud dans lequel il tient la « Chronique d’oc » de 1930 à 1933. Il publia des chroniques, poèmes, essais, pièces de théâtre et anima les émissions radiophoniques de Radio Montpellier de 1927 à 1956. Il décède à Montpellier le 20 janvier 1967.
Don des héritiers en 1975
Fonds clos
CIRDÒC, Béziers, fonds Xavier Azéma
Le fonds reflète principalement les activités de Pierre Azéma au sein du Félibrige. Il contient la correspondance qu’il entretient avec les personnalités félibres de la première moitié du XXe siècle : Léon Teissier, Louis Stelhé, Clardeluno (Jeanne Barthès), Jean Vinas, Joseph Loubet, André-Jacques Boussac, Frédéric Mistral neveu, Marcelle Drutel, Marius Jouveau, Georges Reboul, Sully-André Peyre. Le fonds contient également les chroniques qu’il publie dans le journal montpelliérain L'Éclair (1923-1935), ainsi que plusieurs de ses travaux. Il est également composé d’un ensemble de dossiers documentaires concernant les félibrées de 1913 à 1965, l’enseignement, l’action régionaliste et la Catalogne.
1910-1967
Occitan (tous dialecte)
Français
Catalan
2,40 mètres linéaires
Manuscrits/Tapuscrits
Monographies Imprimées
Périodiques (presse et revues)
Documents iconographiques
AZP
Inventaire manuscrit sur place
Consultation sur place, en salle de recherche
Toute reproduction en vue d'une édition ou production audiovisuelle de la documentation contemporaine soumise au droit d'auteur ne peut se faire sans l'accord des ayants droit. La reproduction de documents à des fins de recherche, sans publication des documents, est acceptée sous réserve des impératifs de conservation des documents.
L’initiative de la création du Collège d’Occitanie revient à un groupe de félibres du Lauragais de l’Escòla Occitana regroupés au sein du Grilhs del Lauragués. À partir de 1924, ils décident, comme l'indique Louis Mavit dans Un cinquantenaire (1927-1977) Le Collège d’Occitanie, de « réveiller l’âme occitane dans leur terroir, en organisant des fêtes et des manifestations » en l’honneur du troubadour Arnaut Vidal en 1925 et du poète chaurien Auguste Fourès en 1927. Conscient de la limite de leur action, ils décidèrent de créer une association pour l’enseignement de l’occitan, sa grammaire, son orthographe, son vocabulaire et sa littérature. Le Collège d'Occitanie (Collègi d'Occitània en occitan) est créé en 1927 par le chanoine Joseph Salvat (1889-1972) et le poète Prosper Estieu (1860-1939).
Pendant plus de quarante ans, Prosper Estieu et Joseph Salvat donnent des leçons hebdomadaires de langue et de civilisation occitanes. À la mort de l’abbé Salvat en 1972, son action est prolongée par Ernest Nègre (spécialiste de la toponymie) jusqu'en 1989, puis par Georges Passerat et à partir de 2010 par Philippe Carbonne.
Le Collège d’Occitanie est le premier organisme militant qui dispensera des cours de langue et de culture occitanes, sur place et par correspondance à plusieurs milliers d'escolans. Il publie, à partir de 1929, un bulletin destiné aux écoliers extérieurs intitulé La Rampelada del Colètge d’Occitania contenant les cours de grammaire de l’abbé Salvat et le matériel pédagogique. Son extension ne cessera de croître pour passer de 15 élèves en 1927 à 430 en 1941.
Reconnue d'utilité publique en 1969, l’association a pour activité principale l’enseignement de l’occitan par correspondance comprenant trois sections languedociennes et une section catalane. Elle constituera une bibliothèque de travail qui peu à peu va s’enrichir des donations de ses fondateurs et animateurs successifs jusqu’en janvier 2013, date à laquelle la bibliothèque du Collège d'Occitanie est déposée au CIRDÒC.
Fonds déposé en 2013
Fonds clos
Le fonds du Collège d’Occitanie comprend la bibliothèque et les archives produites par l’activité de l’association et de ses animateurs.
La bibliothèque a été constituée par les donations effectuées par Prosper Estieu, Joseph Salvat et Ernest Nègre, il comprend :
- un fonds de livres de plus de 20 000 volumes, consacré à la littérature occitane et son histoire, la linguistique et l’histoire régionale du XIXe au XXe siècle. Il contient également quelques éditions toulousaines anciennes.
- un fonds de périodiques contenant de nombreuses publications de la renaissance occitane du dernier tiers du XIXe siècle et du XXe siècle (journaux, revues et almanachs : L’Aïoli, Lé Gril, Mont-Ségur, l’Armana prouvencau…) et de nombreuses revues linguistiques sur les autres langues romanes.
- un fonds de dossiers documentaires constitués par l’abbé Salvat autour de thèmes sur l’occitan (Histoire des provinces, jeux floraux, mouvement félibréen, folklore…) et réunissant divers types de supports.
- un fonds de manuscrits contenant les correspondances de la plupart des auteurs occitans de la première moitié du XXe siècle : Antonin Perbosc, Joseph Salvat, Auguste Fourès, Joseph Anglade, Philadelphe de Gerde, Louisa Paulin, Achille Mir, Ismaël Girard, Ernest Vieu, Armand Praviel, Valère Bernard…
1638-2013
Occitan (tous dialecte)
Français
Catalan
Frioulan
Basque
Corse
45 mètres linéaires (Archives)
20 000 volumes (Bibliothèque)
Manuscrits/Tapuscrits
Monographies Imprimées
Périodiques (presse et revues)
COC (archives), CO (imprimés), DCO (dossiers documentaires)
Bibliothèque :
Catalogue des collections imprimées du CIRDÒC
Archives et manuscrits :
Inventaire (en cours) des archives du Collège d'Occitanie sur Calames
Consultation sur place, en salle de recherche
Toute reproduction en vue d'une édition ou production audiovisuelle de la documentation contemporaine soumise au droit d'auteur ne peut se faire sans l'accord des ayants droit. La reproduction de documents à des fins de recherche, sans publication des documents, est acceptée sous réserve des impératifs de conservation des documents.
1/ Les Archives de la parole
Les projets de « panthéons sonores » de personnalités célèbres voient le jour dès la fin du XIXe siècle alors que se développent les techniques d'enregistrements. En 1899, une première institution chargée de constituer des fonds d'archives sonores est créée avec les Phonogrammarchiv de l’Académie autrichienne des sciences (Österreichische Akademie der Wissenschaften)
En savoir + : voir les fonds occitans du Phonogrammarchiv de Vienne référencés dans le Répertoire du patrimoine culturel occitan
En France, Alfred Ponge projette vers 1904 la création d'un musée phonographique et réalise ses premiers enregistrements, parmi lesquels celui de Frédéric Mistral, alors lauréat du prix Nobel, récitant quelque vers de son chef-d’œuvre en provençal Mirèio. L'enregistrement de Frédéric Mistral, comme l'ensemble des cylindres d'enregistrement de Ponge, ont malheureusement disparu. Voir l'article consacré à ce sujet dans Occitanica
Il faut attendre 1911 pour qu'une institution dédiée à la création et la sauvegarde d'archives sonores soit créée en France, à la Sorbonne. Ce sont les "Archives de la parole", dirigées par le grammairien et historien de la langue française Ferdinand Brunot dans le cadre du projet d'Institut de phonétique de l'Université de Paris. Il bénéficie du soutien de l'industriel Émile Pathé qui dote les Archives de la parole d'un corpus d'enregistrements et surtout de matériels nécessaires à la réalisation d'enregistrements sur disque plat.
À l'instar du Phonogrammarchiv de Vienne, que Ferdinand Brunot a visité en 1910, les Archives de la parole vont produire leur propre documentation par des campagnes d'enregistrements sonores en studio et sur le terrain. Trois-cents enregistrements sont réalisés entre 1911 et 1914, répartis entre les différentes sections de l'institution :
O – Orateurs : enregistrements de grands orateurs contemporains et voix célèbres ;
L – Langues : enregistrements des langues étrangères et méthodes de langues ;
M – Maladies : enregistrements liées aux pathologies de l'expression et de l'audition ;
D – Dialectes : enregistrement des dialectes du monde, en particulier les langues et dialectes de France
2/ La section D : Enregistrements dialectaux des Archives de la Parole
Ferdinand Brunot, ancien élève du philologue Gaston Paris, puis collaborateur du chartiste médiéviste Léon Clédat, s'intéresse tout particulièrement à la dialectologie, discipline en vogue à la fin du XIXe siècle et qui a donné lieu à la publication du monumental Atlas linguistique de la France de Jules Gilliéron et Edmond Edmont.
Cet atlas a été dirigé par J. Gilliéron à partir d'enquêtes par questionnaire menées sur le terrain par E. Edmont entre 1897 et 1901, couvrant 639 localités du domaine gallo-roman. Prenant l'enquête écrite pour modèle, Ferdinand Brunot envisage un ambitieux chantier d'enquêtes sonores sur douze ans prévoyant 15'000 disques d’enregistrements couvrant 2'500 localités à visiter. De ce projet inabouti « d'Atlas linguistique phonographique de la France », seules trois missions sont menées en 1912-1913 par les Archives de la Parole : juin-juillet 1912 dans les Ardennes franco-belges ; juin 1913 dans le Berry ; août 1913 en Limousin.
Fonds clos.
Le fonds de l'Enquête phonographique en Limousin est constitué de 72 enregistrements sonores sur 48 disques plats Pathé Saphir de 30 cm de diamètre réalisé par Ferdinand Brunot entre le 22 juillet et le 30 août 1913 en Corrèze dans le cadre des activités des Archives de la Parole (Université de Paris) et d’un projet inabouti d'Atlas linguistique phonographique de la France. Chaque disque est accompagné d'une fiche d'enquête qui documente sur l'identité du locuteur.
Itinéraire de l’Enquête phonographique en Limousin
1913
occitan
48 disques + fiches d’enquêtes
Disques (90 t, saphir)
AP
> Répertoire national des bibliothèques et fonds documentaires (RNBFD)
Description générale du fonds des Archives de la parole.
http://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=rnbcd_fonds:FONDS:730
> BnF - Archives et manuscrits : inventaire complet du sous-fonds [Enquête phonographique en Limousin] http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ead.html?id=FRBNFEAD000078617
> BnF - Catalogue général : notices des documents constituant l’[Enquête phonographique en Limousin]
http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb413012180/PUBLIC
Disques originaux, archives papier et photographiques non communicables (sauf autorisation du Service des documents sonores du Département de l'Audiovisuel).
Originaux numérisés consultables librement en ligne (Gallica)
Reproduction (partielle ou intégrale) soumise à autorisation écrite (Département de l'Audiovisuel, Service des documents sonores).
www.bnf.fr
Lo fragment de poèma en occitan imitat del tractat De Consolatione Philosophae de Boeci (480?-524) es considerat coma « lo monument literari mai ancian de lenga d'òc » (Paul Meyer). Aquesta òbra morala es atribuida a un clergue lemosin. Es estat segurament compausat e copiat a l'abadiá de Sant-Marçal de Lemòtges dins lo primièr tèrç del sègle XI.
Lo manuscrit, que compren los 258 vèrses primièrs del poèma (lo darrièr es troncat al segond mot) es conservat dins un recuèlh de manuscrits religioses que venon de l'abadiá de Saint-Benoit-sur-Loire (abadiá de Fleury). Es a l'ora d'ara conservat dins lo fons ancian de la Bibliotèca d'Orleans (ms. 444, p. 269-275)
Lou Tresor dóu Felibrige es un diccionari provençal-francés, del caractèr gaireben enciclopedic. Frederic Mistral (1830-1914) consacrèt un trentenat d’ans per amassar tota la matèria d’aqueste diccionari dels gròsses, recampada alprèp d’escrivans e de locutors de totes dialèctes occitans o posada dirèctament dins las sorsas escrichas. L’obratge s’es impausat coma referéncia tre sa sortida e fins ara.
Frederic Mistral es un dels fondators del Felibrige, associacion envestida dins la defensa de la lenga occitana. Sa tòca es d’encoratjar la creacion poetica per donar de vam a la renaissença d’òc (es l’autor de Mirèio, òbra famosa pareguda en 1859, e laureat del Prèmi Nobel de literatura en 1904), es per aquò que son diccionari es destinat primièr als felibres (membres del Felibrige), çò qu’explica lo títol de l’obratge. Totun, totes los que s’interessan a la lenga e a la cultura occitana, felibres o pas, reconéisson tre sa sortida la qualitat e l’utilitat del Tresor.
Le trésor du félibrige (traduccion francesa del títol)
Frederic Mistral redigís en seguida de son títol una tièra dels ponches precises que constituïsson lo contengut de son obratge. Lo legeire es aital avisat de çò que trobarà long de sas recèrcas :
« 1° Totes los mots usitats dins lo Miègjorn de França, amb lor significacion francesa, las acceptacions al pròpri e al figurat, los aumentatius e diminutius, e un grand nombre d’exemples e de citacions d’autors ;
2° Las varietats dialectalas e arcaïcas a costat de cada mot, amb los equivalents de las diferentas lengas romanas ;
3° Los radicals, las formas bas-latinas e las etimologias ;
4° La sinonimia de totes los mots dins lors diferents sens ;
5° Lo tablèu comparatiu dels vèrbs auxiliares dins los dialèctes principals ;
6° Los paradigmas de fòrça vèrbs regulars, la conjugason dels vèrbs irregulars e los emplecs gramaticals de cada vocable ;
7° Las expressions tecnicas de l’agricultura, de la marina e de las arts e dels mestièrs ;
8° Los termes populars de l’istòria naturala, amb lor traduccion scientifica ;
9° La nomenclatura geografica de las vilas, dels vilatges, barris, rius e de las montanhas del Miègjorn, amb las diferentas formas ancianas e modèrnas ;
10° Las denominacions e escais particulars als estatjants de cada localitat ;
11° Los noms pròpris istorics e los noms de familha miègjornals ;
12° La colleccion completa dels provèrbis, dictons, enigmas, idiotismes, locucions e formulas popularas ;
13° D’explicacions sus las costumas, los usatges, las mors, las institucions, las tradicions e las cresenças de las províncias miègjornalas ;
14° De nocions biograficas, bibliograficas e istoricas sus la màger part de las celebritats, dels libres o dels faches apartenent al Miègjorn. »1
Aqueste obratge s’inscriu perfièchament dins lo projècte vast de la renaissença linguistica occitana entrepresa al sègle XIX, mai que mai per Frederic Mistral.
Aqueste desvolopa d’ora un sentiment d’estacament a la lenga e a la cultura d’òc, que ven rapidament passion e lo mena al cap del movement de renaissença occitana. Mistral auriá agut primièr l’intencion de fargar un suplement al diccionari d’Honnorat2 per son usatge pròpri sus un quasèrn qu’aviá fach apondre sus son exemplari aquesit en 1853. Lo projècte auriá son origina en 1848 o gaire mai tard, e la resulta es fin finala estada una mena d’esbòs del Tresor dóu Felibrige. Mas es la creacion del Felibrige en 1854 que balha tot son sens a aquela entrepresa, menada amb una determinacion imbrandabla. Essent que lo Felibrige es una associacion de poètas occitans que la tòca es de tornar son prestigi a la lenga occitana, conven de porgir als felibres un esplech per apuejar una creacion literària rica e de qualitat, capabla de motivar e de perennizar l’emplec de la lenga. Es per aquò que Mistral se lança dins un trabalh dels ambicioses d’inventari dels termes occitans, accompanhats plan sovent de citacions d’autors occitans de totes dialèctes dempuèi los trobadors en passant pels poètas barròcs e fins als poètas contemporanèus. La volontat de Mistral es de metre en relèu a l’encòp l’unitat de la lenga e sa granda diversitat mas tanben de far de son Tresor lo testimòni e lo revelador de sa vitalitat a travèrs las edats.
Per noirir son diccionari, Mistral s’apuèja a l’encòp sus de testimoniatges de personas e sus de documents escriches. S’adreça d’una part a sos correspondents nombroses, per la màger part escrivans, editors, linguistas romanistas, mas tanben mai simplament a d’amics, de coneissenças o de mond rescontrat a l’escasença, e qu’avián gaireben totes un usatge de la lenga natural e de cada jorn. D’autra part, aviá a sa disposicion una infinitat d’òbras literàrias e de diccionaris, lexics, glossaris ont a largament posat. Tanplan, lo trentenat d’ans passat entre l’aparicion dels felibres e la parucion dels dos tòmes del Tresor a fach d’aqueles poètas a l’encòp la sorsa e la finalitat de l’obratge. Demest los obratges de lexicologia emplegats per Mistral, lo diccionari d’Honnorat pòt èsser considerat coma la sorsa màger, tractada pasmens amb libertat per Mistral : se constatan d’unas variacions entre los dos, de diferéncias de citacions, de variacions de sens, d’unas omissions o enriquesiments. Pel demai, a pas esitat a esplechar fòrça autres trabalhs lexicografics, ancians o contemporanèus, publicats o manuscrits, de còps en cors d’elaboracion, afin d’assegurar la fisabilitat de son inventari, mai que mai pels parlars qu’èran pas lo sieu. A l’article « diciounari », se trapa un trentenat de títols que Mistral a probablament consultats, mas d’autras sorsas nos son encara benlèu desconegudas.
L’estudi dels manuscrits de trabalh de Mistral seriá pro interessant per comprener sa progression fins a la forma definitiva del diccionari. Existisson tres manuscrits, que pòdon èsser vists coma tres etapas dins l’elaboracion del diccionari : lo primièr es pro somari, presenta pas que los termes e lor revirada, puèi s’enriquesís pauc a cha pauc ; lo segond conten tota la matèria del Tresor mas en l’estat de borrolhon, amb d’annotacions marginalas ; lo tresen es una version al pròpre del segond, benlèu destinat a l’estampaire, amb de novèlas annotacions. Mas aquestes tres manuscrits son ja de compilacions de nòtas probablament esparpalhadas sus de fulhets que n’avèm pas mai de traça.3
La primièra edicion del diccionari pareis a cò de Remondet-Aubin, a Ais de Provença, en mai d’un còp e fòrça temps après la debuta del projècte d’elaboracion. Lo primièr dels 60 fascicles es publicat en 1879 e lo darrièr en 1886. Mentretant, lo primièr tòm (A-F) pareis en 1882 e lo segond en 1886. Mistral a seguit de prèp totas las etapas de la fabricacion (mesa en pagina, estampatge) puèi la difusion (prospèctus de presentacion, recepcion de las soscripcions e mandadís dels fascicles, acòrdi amb los libraris-difusors).4 Conten un sonnet de Mistral en manièra de prefaci : « Au Miejour », un suplement e d’unes apondons.
Sembla que lo quite Mistral aja envisatjada una reedicion de son obratge, pasmens cap se faguèt pas de son vivent. La primièra reedicion es l’edicion del centenari de la naissença de Mistral, pareguda a cò de Delagrave en 1932 a París. La reïmpression de l’obratge es accompanhada d’una documentacion iconografica e d’un prefaci de Dòna Maria Frederic Mistral. Se trapa a la seguida dels apondons de Mistral una estròfa de F. Vidal, « Sus lo Tresor dóu Felibrige », datat de 1886 e mai un extrach del discors del President de la Republica R. Poincaré, que diguèt quora venguèt lo 14 d’octòbre 1913 saludar Mistral a Malhana.
Una reïmpression del diccionari pareis en Alemanha, a cò de Biblio-Verlag, a Osnabrück en 1966.
En 1968, una tresena edicion pareis a cò de Ramoun Berenguié a Ais de Provença. Pierre Rollet i fa figurar un portisson e dos articles situats a la fin del segond volum, lo primièr sul Tresor dóu Felibrige e l’autre sul mot « Oucitan ». Apond tanben de nòtas manuscritas de Mistral recampadas sus son exemplari del Tresor conservat al Museon, e mai un suplement establit a partir de las nòtas de Juli Ronjat.
A l’escasença del centenari de la publicacion del Tresor, una exposicion es presentada, seguida d’una novèla edicion pareguda a cò d’Edisud a Ais de Provença en 1979, amb un prefaci de Jean-Claude Bouvier (linguista). Aquel prefaci, o introduccion, conten mai d’un capítol plan documentat sus l’elaboracion del Tresor dóu Felibrige, e mai una bibliografia e de fotografias e reproduccions.
La meteissa annada, una reïmpression de l’edicion de 1968 pareis a cò de C.P.M. Marcel Petit a Rafèla d’Arle.
Enfin, Prince Negue (Pau) propausa en 2003 una reïmpression en 4 tòmes, sus la quala figura pas la tièra dels elements contenguts dins lo diccionari, inserida per Mistral a la seguida de son títol.
Lo Tresor dóu Felibrige es estat fòrça plan aculhit a sa sortida, e sa renommada d’alara s’es perlongada fins a l’ora d’ara, qu’es encara un obratge de referéncia dins lo mitan occitan. Aquò empacha pas d’unes repròchis : en bona plaça lo privilègi que Mistral sembla d’acordar a son pròpri parlar, lo provençal rodanenc (probablament per de rasons mai que mai practicas d’accès a la lenga mas tanben afectivas) en mai de la causida de la grafia felibrenca qu’èra pas unanimament acceptada, emai dins lo Felibrige, per de rasons d’adaptacion als autres dialèctes. D’un punt de vista lexicografic, se lo rescontre (e l’amistat) amb lo chartista Paul Meyer es sens dobte per quicòm dins lo melhorament de son projècte a comptar de las annadas 60 e se l’engenh de Mistral coma linguista èran ja pro reconegudas, pasmens es pas un especialista : la mira de Mistral es puslèu literària que francament scientifica e aquò se sentís. Lo merit de Mistral per lo trabalh complit es pas remés en causa mas sa rigor es pasmens criticada : las formas mas fisablas que propausa serián las que concernisson la lenga rodanenca, e los autres dialèctes serián benlèu tròp manipulats o mal interpretats. Totas las formas lexicalas propausadas serián pas absoludament autenticas. Autrament dich lo Tresor deuriá benlèu pas èsser emplegat coma referéncia unica pels linguistas : Mistral es estat d’unes còps sospechat de se daissar anar a una forma de normalizacion e d’estetizacion de la lenga per son emplec poetic. Enfin la matèria etnografica consequenta contenguda dins lo Tresor es pas exaustiva ni mai especializada mas aquò es pas vist coma una dèca : es una vision globala de la cultura occitana car « l’estudi d’una lenga pòt pas èsser desseparada del contèxt cultural dins lo qual s’inscriu »5.
Edicions :
Remondet-Aubin, Ais de Provença ; Roumanille, Avinhon ; Champion, Paris : 1878-1886.
Delagrave, París : 1932, jos la direccion de Victor Tuby.
Biblio-Verlag, Osnabrück : 1966.
Ramoun Berenguié, Ais de Provença : 1968. Prefaci de Pierre Rollet
Edisud, Ais de Provença : 1979. Prefaci de Jean-Claude Bouvier.
C.P.M. Marcel Petit, Rafèla d'Arle : 1979
Prince Negue, Pau : 2003, 4 tòmes.
Estudis :
Jean Boutière. “De la genèse du Trésor de F. Mistral” in Actes et Mémoires du 1er Congrès International de Langue et Littérature du Midi de la France, 1957, p. 319
Jean-Claude Bouvier, Suzanne Estève e Jean-Maurice Rouquette. Mistral et la langue d’oc. Centenaire du Tresor dóu Felibrige, catalòg de l’exposicion organizada en 1979 per la Bibliotèca de Méjanes, l’Universitat de Provença e lo Museon Arlaten
Marcelle d’Herde-Heiliger. Frédéric Mistral et les écrivains occitans dans le Tresor dóu Felibrige. S.F.A.I.E.O., Pau, 1998. Prefaci de G. Kremnitz
Hans-Erich Keller. “La valeur du Tresor dóu Felibrige pour les études lexicologiques occitanes” in Revue de linguistique romane, Nos 89-90, 1959, pp. 131-143
Charles Rostaing. “Le dictionnaire d’Honnorat source du Tresor dóu Felibrige” in Revue de Linguistique Romane, 1974, 38, p. 459
Lo Tresor dóu Felibrige numerizat sul sit de Lo congrès : http://tdf.locongres.org/
Lo Tresor dóu Felibrige numerizat per la Bnf : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k74854
Lo Tresor dóu Felibrige numerizat per archive.org : https://archive.org/details/loutrsordufelibr01mist
1. La revirada es nòstra, lo tèxt original es en francés.↑
2. S.-J. Honnorat. Dictionnaire provençal-français : ou dictionnaire de la langue d’oc ancienne et moderne. Suivi d’un Vocabulaire français-provençal (...). Repos, Dinha, 1846-48>↑
3. Jean Boutière. “De la genèse du Trésor de F. Mistral” in Actes et Mémoires du 1er Congrès International de Langue et Littérature du Midi de la France, 1957, p. 319>
4. Per aquelas precisions, véser Jean-Claude Bouvier, Suzanne Estève e Jean-Maurice Rouquette. Mistral et la langue d’oc. Centenaire du Tresor dóu Felibrige, catalòg de l’exposicion organizada en 1979 per la Bibliotèca de Méjanes, l’Universitat de Provença e lo Museon Arlaten↑
5. Citacion de Jean-Claude Bouvier, tracha de Mistral et la langue d’oc. Centenaire du Tresor dóu Felibrige. Reviram nosautres dempuèi lo francés.↑