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A taula ambé Belaud, e mai a la cosina / Joan-Ives Roier
Royer, Jean-Yves. Conférencier
Cette communication a été donnée le 29 janvier 2015 à l'Université Paul Valéry dans le cadre des Jornadas d'estudis CAPES.
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Belaud dins la poesia contemporana (Joan-Ives Roièr, Silvan Chabaud, Roland Pecout)/ Maria-Joana Verny
Verny, Marie-Jeanne. Conférencier
Cette communication a été donnée le 29 janvier 2015 à l'Université Paul Valéry dans le cadre des Jornadas d'estudis CAPES.

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Le Vite delli piu celebri et antichi primi poeti provenzali de Jean de Nostredame
Nostredame, Jean de (1507?-1577)

Résumé 

La notoriété de Jean de Nostredame, magistrat à Aix-en-Provence et frère de l'astrologue Nostradamus, est due à la double publication, en 1575, à Lyon, en italien puis en français, des Vies des plus célèbres et anciens poètes provensaux. 

Ce recueil est en fait un travail de généalogiste complaisant. L’auteur falsifie les biographies des troubadours pour en faire des Provençaux.  Il cherche à honorer certaines familles provençales et italiennes, en leur inventant des illustrations littéraires. 

Il mentionne comme sources principales de cet ouvrage, les écrits de moines provençaux. Camille Chabaneau tente de les identifier dans Le moine des Isles d'Or (Annales du Midi, 1907). Parmi ces sources se trouveraient le moine de Montaudon (1145?-122.), Hugue de Saint-Circ (12..-1253?) et un certain "moine des Isles d'Or" qu'il identifie comme étant Jean de Nostredame lui-même ou son ami Jules-Raymond de Soliers mort en 1594.

C’est sur ces bases faussées que se sont élevées, pendant de nombreuses décennies, les traditions historiographiques provençale, d’oc et française. Son ouvrage a longtemps fait autorité pour l’étude des troubadours. En 1913, néanmoins, les romanistes et médiévistes Camille Chabaneau et Joseph Anglade, dressent la liste de toutes les falsifications. D’autres chercheurs comme K. Bartsch, P. Meyer ont depuis continué à mettre à jour les inventions et mensonges de Nostredame.

Bibliographie 

Camille Chabaneau, Le moine des Isles d'Or, E. Privat, Toulouse, 1907 - Extrait des Annales du Midi, annee 1907

Josef Prokop, Jehan de Nostredame, Vies des troubadours ou nouvelles de la vie ? dans Métamorphoses du texte, "Echo des études Romanes, Revue semestrielle de linguistique et littératures romanes", Vol. VII / Num. 2, 2011. Publié par l’Institut d’études romanes de la Faculté des Lettres de l’Université de Bohême du Sud. ISSN : 1801-0865 (Print) / 1804-8358 (Online).

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Obros et Rimos de Bellaud de la Bellaudière : premier livre imprimé à Marseille
Bellaud de la Bellaudière, Louis (1533?-1588)
Louis Bellaud de la Bellaudière (1543 ?-1588), poète provençal du XVIe siècle, est considéré comme le maître de l’art du sonnet en occitan et du style pétrarquiste, conciliant dans son œuvre poétique lyrisme, humour et fantaisie. Il amorce la renaissance des lettres d’oc en Provence. 
On ne connaît de Bellaud que trois recueils poétiques : les Obros et Rimos, le Don-Don infernal et Lous Passa-tens. Seul le Don-Don infernal  a été publié de son vivant, une brochure imprimée à Aix en 1584, en 1588 puis en 1602.
Le recueil Obros et rimos provenssalos de Loys de la Bellaudiero, gentilhomme prouvenssau, souvent abrégé en Obros et Rimos, a été imprimé à Marseille le 20 octobre 1595, sept ans après la mort du poète, grâce à son oncle, Pierre Paul, dans le contexte particulier de la République de Casaulx. S’il reprend le titre du premier recueil, il constitue en réalité l’édition complète des œuvres poétiques de Bellaud.  

L’exemplaire des Obros et Rimos numérisé ici provient des collections du CIRDOC - Institut occitan de cultura (CR-A 8138).  

Contexte historique : le premier livre marseillais  

C'est Pierre Paul, son oncle d’alliance, qualifié parfois d’écuyer de Marseille, qui rassembla ses œuvres éparses, les publia et les fit ainsi connaître. Il en profita pour publier au sein du volume également un de ses recueils la Barbouillado.
Des circonstances historiques particulières sont à l’origine de la  publication de ce recueil : de 1591 à 1596, Charles de Casaulx installe une éphémère « République de Marseille ». Le nouveau pouvoir fait installer l’imprimerie à Marseille. Pierre Mascaron, premier imprimeur marseillais, sort de ses presses les Obros et Rimos de Bellaud de la Bellaudière qui constituent le premier livre sorti des presses marseillaises. 
L’ouvrage est également célèbre, au moins à l’échelle locale, parce qu’il a vu le jour sous le patronage d’un personnage « rebelle », peu avant la chute de celui-ci et de son régime : les Obros et Rimos sont dédiées à Charles de Casaulx et son viguier Louis d’Aix, qui ont octroyé la permission. 
L'exécution de l'ouvrage, au point de vue typographique, peut paraître désordonnée. Cette apparente fantaisie en termes de ponctuation, de graphie est elle-due à Pierre Mascaron, à Pierre Paul ou à Bellaud lui-même ? Il est difficile de l'affirmer. Le provençal écrit de Bellaud est, tout comme l'ensemble des écrits de l'époque dite « baroque », bien loin de la graphie établie au Moyen-Âge (perdue depuis la fin de l'usage administratif de la langue d'oc). Un lecteur moderne peut paraître désorienté devant l'invasion de lettres parasites ou décoratives, les notations différentes d'un même mot... C'est aussi le cas, dans une moindre mesure, pour les auteurs français de l'époque. De plus, le provençal de Bellaud est en pleine évolution, il garde des traits archaïques tels que les pronoms « lous » et « las » mais, parfois, utilise le « leys » moderne, par exemple. 

Contenu du volume

Reliure vélin de l’époque (fin XVIe-début XVIIe siècle)
vues 3 à 7 : Sur les pages de garde supérieures notes manuscrites : « Ex libris Guihelmy Massiliensis », un possesseur contemporain de l’impression, suivi d’un tercet en vers latins et de deux quatrains en français. 
vue 14 : En regard de la page de titre, une feuille brochée au verso de laquelle figure, dans un encadrement de fleurons, l’avertissement aux lecteurs.
vue 15 : Sur la page de titre, les armoiries de la ville de Marseille sont gravées sur bois, sans indication de couleur, dans un rameau de laurier. 
vue 16 : La page suivante contient le portrait de Bellaud dans un ovale, représenté en buste couronné de laurier et autour duquel on lit une citation en latin suivi d’une dédicace en occitan signée Pierre Paul qui fait l’éloge du poète : « ...Si cent mille ans dure le monde, / ses poèmes ne dépériront pas… »
vues 17 à 42 : Éloge de Louis de Bellaud, Epître liminaire par Pierre Paul et dédicace à Charles Casaulx et Louis d’Aix, Préface de César de Nostredame. 
Les quatre parties chronologiques de l’œuvre ont chacune une page de titre et sont précédées de pièces liminaires en prose ou en vers destinées à glorifier l'auteur, l'éditeur, ou les protecteurs.
vues 15 à 166 : Les Obros, ou premier livre de la prison est un recueil de 164 sonnets entrecoupés de pièces diverses (odes, chansons, quatrains et huitains…). Composé lors de son emprisonnement à Moulins, il se présente comme les éphémérides d’un détenu. 
vues 167 à 194 : Avec le Don-Don infernal, nous changeons de genre poétique, mais non d’atmosphère : misères et calamitez d’une prison. C’est une déclamation, non plus en sonnets, mais en sixains sur les abominations du régime pénitentiaire, et contre les pratiques judiciaires. 
vue 195 à 324 : Le troisième recueil Lous Passa-tens a été constitué par Pierre Paul sans ordre particulier. On quitte alors la poésie carcérale pour entrer dans divers pièces avec toujours une prépondérance du sonnet. 
vues 325 à 334 : Dans les dernières pages, on trouve la table des différents poèmes et à nouveau le portrait de Bellaud. 
vues 335 à 402 :  Barbouillado et fantaisies journalières de Pierre Paul. Il y a sur cette page de titre l'armoierie de l'imprimeur, Pierre Mascaron, avec l'inscription : « superbia, humilitati, sucumbit ».
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vues 403 à 405 : Sur la page de garde inférieure, quatrain manuscrit en occitan : « Las obros de La Belaudiero / son courounados de laurie : / Aquelley di pau de Figuiero / per estre un uray gasto mestie. » suivi d’un monogramme composé des lettres majuscules M, A et O. 
Sur les feuillets de garde inférieurs, on trouve deux essais maladroits de copie du fameux monogramme du bibliophile Nicolas-Claude Fabri de Peiresc.
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