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Lou delubre
Provence, Marcel (1892-1951) Directeur de publication

Journal créé au cours de la Première guerre mondiale, publié à Aix par Marcel Provence (1892-1951) entre juin 1915 et mai 1916 (parution de 4 numéros), Lo Delubre : Santo Ventùri doit son titre à un monument emblématique de l’histoire de la Provence. Lou Delubre est en effet un monument dressé par le général Marius (157-86 av. J.C.) au pied de la Montagne Sainte-Victoire à la mémoire des soldats romains ayant vaincus les barbares germains.

Note de contenu


Le bulletin se veut un lien entre les félibres du front et ceux restés à l’arrière. Chaque numéro débute par la liste des félibres “morts pour la patrie”, suivie d’une lettre du capoulié (ou d’un membre important du félibrige) en soutien à la cause félibréenne sur le front. Il est complété par les actualités liées au félibrige, et parfois par des discutions et débats autour de celui-ci.
Le journal bien que relatant principalement l'événementiel n’en demeure pas moins patriotique et n’oublie jamais de saluer et soutenir la “Grande Patrie”.

Exemplaires conservés

  • CIRDÒC (Béziers)
    Cote : AG
    État des collections : n.1, 1915 -n.4, 1916
  • BnF (Paris)
    Cote : FOL- LC6- 641
    État des collections : n°1,1915-n°4, 1916
  • Bibliothèque Centrale de Toulon
    Cote : 30182
    État des collections : n°1,1915-n°4, 1916
  • Bibliothèque d’Études et du Patrimoine (Toulouse)
    Cote : P4137
    État des collections : n°1,1915-n°4, 1916
  • Bibliothèque de l’Alcazar (Marseille)
    État des collections : n°1, 1915-n°4, 1916
  • Médiathèque Emile-Zola (Montpellier)
    État des collections : n°1, juin 1915-n°2, novembre 1915
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La presse en occitan pendant la Grande Guerre
Centre inter-régional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault)
Durant la première Guerre Mondiale, la presse en occitan se fait l'écho de la crise qui traverse l'ensemble de la société française. Cette période est également riche en création de nouveaux titres de presse occitane, notamment avec le besoin de créer du lien avec l'arrière : création de journaux de tranchées et de guerre.

Petit tour d'horizon de l'évolution de la presse en occitan durant la Première Guerre mondiale.

1/ Journaux de tranchées en occitan

Les « journaux de tranchées » représentent un type de publication lié à l'évolution de la guerre de 1914-1918. Ils apparaissent dès que le front se stabilise et que commence une guerre de tranchées, conçus par des soldats et des officiers au front.

St Thomas, 22 juillet 1915, Au repos - Albums Valois. Collection Valois (VAL 120), coll. BDIC

Enterrés dans les tranchées, des soldats rédigent, de manière manuscrite d'abord, puis sous forme de petites feuilles ronéotypées ou imprimées, des journaux destinés à distraire leurs camarades. Ils jouent un rôle essentiel pour le moral des troupes, comblant l'absence de nouvelles et aidant, à grand renfort d'humour, à vaincre l'ennui, voire le désespoir.

Le premier d'entre eux, l'Écho de l'Argonne, naît en octobre 1914. Les journaux de tranchée prolifèrent sur le front français. Le Petit Colonial, LÉcho de l’Argonne, Le Poilu et L’Écho des marmites sont les premiers à être créés, suivis par beaucoup d'autres. Leur périodicité est bien souvent incertaine. On recense pourtant plus de 450 titres souvent tirés à un très faible nombre d'exemplaires, à l'exception de quelques-uns comme Le Crapouillot, imprimé à Paris à plus de 1500 exemplaires, et qui connaîtra une exceptionnelle longévité.
Les journaux édités par les troupes de première ligne sont majoritaires alors que les journaux des unités de seconde ligne (artilleurs et territoriaux, soldats du génie, cavaliers et blindés) ne représentent qu’un tiers des publications.
Les titres sont rédigés dans les unités moins exposées que l’infanterie de première ligne. Ils émanent généralement de soldats ayant une spécialité (fourriers, brancardiers, téléphonistes, vaguemestres, cyclistes, cuisiniers, etc.). Plusieurs journaux de tranchées sont rédigés entièrement en occitan. La plupart d’entre eux sont créés par les sociétés félibréennes constituées au Front.

>Titres recensés :

Lou Boulet rouge, n°3, 27 octobre 1917 - Fonds Jouveau (JOU 19-6), Coll. CIRDÒC

Ecò dóu Bousquetoun. Escolo dóu Boumbardamen. [S.l.] : [s.n.], 1915-1919.
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Buletin de l'Escolo dóu Boumbardamen
. Escolo dóu Boumbardamen. [S.l.] : [s.n.], 1916.
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Lou Boulet rouge [dóu Lio-Tenènt Teissier 12e Cie dóu 416e S.P. 198]. [S.l.] : [s.n.], 1917-1919.
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2/ Journaux et revues de guerre en occitan

À la différence des journaux de tranchées, ces titres sont élaborés à l'arrière, et pour ce qui concerne l'espace occitanophone, bien loin du front. Pour autant, ils sont parfois en contact direct et permanent avec les combattants, soit par la correspondance, soit parce que leur rédacteur, comme Pierre Azéma pour Lou Gal de Montpellier, a fait l'expérience du feu avant d'être réformé suite à une grave blessure.
Ils peuvent aussi être un trait d’union entre les combattants comme dans le cas de la Gazeto Loubetenco où le rédacteur Joseph Loubet qui se définit comme un greffier “grafié de tóuti” se charge de recueillir les nouvelles qu’il reçoit du front et de les faire circuler auprès de ses lecteurs-correspondants.

Pour les uns comme pour les autres, il fallait pour parvenir à la publication surmonter à la fois les conditions matérielles imposées par la réalité des combats et la surveillance accrue de la censure qui apportait son visa sur tout échange de correspondance avec le front.

>Titres recensés :

Affiche publicitaire pour le journal Lou Gal, coll. CIRDÒC (Aff. 685)

La Gazeto Loubetenco. [Paris] : [J. Loubet], 1915-1917
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Lou delubre : Santo Ventùri ! [Le Mont de la Victoire] : buletin di felibre de la grando guerro. Aix-en-Provence : [s.n.], 1915-1916
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Lou Gal. Mount-Peliè : [s.n.], 1915-1920
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Cacalaca. Alès : [s.n.], 1916-1936.
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Lou Secrèt. Le Cailar (Gard) : [s.n.], 1918-1919.
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L’Escolo de l’Uba-Luen [de l’Extrême-Nord]. [S.l.] : [s.n.], [s.d.].
Aucun exemplaire connu à ce jour, identifié grâce grâce aux informations contenues dans Lou Libre d’or de Santo Estello (p.63) et Noto de guerro de Marius Jouveau.

3/ L'occitan dans la presse et les revues françaises

L’occitan est présent dans la presse et les revues françaises publiés au cours de la première guerre mondiale. On en trouve la trace dans les publications qui paraissent sur le front et qui sont nées avec la guerre, mais aussi dans celles qui paraissent à l’arrière et qui sont pour la plupart des revues régionales ou régionalistes.

>Titres du front :

Hurle Obus : Échos des terribles torriaux, organe des tranchées du 12e territorial infanterie. [S.n.] : [s.l.], 1916-1917.
Journal de tranchées publié de 1916 à 1917 qui contient une chronique rédigée entièrement en picard. Aurait  été publié dans cette rubrique le poème en occitan de Camille Dupetit intitulé Fausse alerte.
Consulter les numéros disponibles en ligne

Poil et Plume, Gazette inoffensive et intermittente: poil des rudes lapins, plume des joyeux coqs du 81me Régiment d'Infanterie. [S.l.] : [s.n.], 1916.
Dès sa parution au mois de mars 1916, le journal porte en exergue sur ses trois premiers numéros “Vivo lou Clapas!” expression contestée et remplacée par la suite par “Vivo lou Miejour” (“Vive le Midi”) pour satisfaire aux réclamations de l’ensemble des soldats méridionaux. Le journal publiait toute sortes d’articles : échos, rubriques de bons mots dont certains rédigés en occitan. Imprimé à Cavaillon, son tirage variait entre 2000 et 3000 exemplaires.

La Vie poilusienne : Journal du 142e régiment d’infanterie. [S.l.] : [s.n.], 1916-1917.
Ce journal fondé par Pierre Causse (1883-1951) félibre montpellierain, vigneron et poète connu sous le nom de Caussou de l’Oulivié ou du félibre de l’Oulivié voit son premier numéro paraître en mai 1916 dans les tranchées à droite de la ferme de Beauséjour, imprimé sur 4 pages, tiré à 1200 exemplaires. La Vie poilusienne qui s’adressait au 142e régiment constitué de soldats du Midi, publiait vers et proses en langue d’oc. Le journal imprimé à Montpellier à partir du numéro 6 connaîtra neuf numéros.

L'Écho du boqueteau
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>Titres de l'arrière :

Le Rayon. Supplément du Poilu Saint-Emilionnais. Bulletin religieux. Bordeaux : [s.n.], 1917-1919.
Fondé par l’abbé Daniel Bergey (1881-1950) mobilisé au 18e régiment d’infanterie, ce journal imprimé à Bordeaux est le 2ème supplément du Poilu Saint-Emilionnais. Ce n’était pas seulement l’organe du 18e R.I. mais celui des combattants de toute une commune et de leur famille ; le journal recevait des nouvelles de tous les poilus de Saint-Emilion disséminés sur le front. Il publie des articles et des poèmes en langue d’oc (béarnais) et en basque s’adressant plus particulièrement aux soldats du 18e R.I. Fondé en 1915, le journal disparaîtra en 1919 avec ses suppléments.

Le Petit Var. Toulon : [s.n.], 1880-1944.
Le Petit Var est un quotidien républicain socialiste. A l’image d’une grande partie de la presse méridionale, il prend fait et cause pour les soldats du XVe corps contre l’accusation de lâcheté lancée par le sénateur Gervais. “On s’expliquera plus tard” écrit Le Petit Var, le 26 août 1914 et tenant promesse, il publie une campagne pour une réparation morale durant tout le mois de juillet 1919. Le journal publie également de manière irrégulière des dessins humoristiques rédigés en occitan dont l’auteur reste aujourd’hui inconnu.

Revue Méridionale. Carcassonne : [s.n.], 1889-1915.
Fondée à Carcassonne par Achille Rouquet en 1886, originellement sous le nom de Revue de l'Aude, la Revue Méridionale est une revue régionaliste qui publie les textes des grands écrivains du Midi : Achille Mir, Frédéric Mistral, Roumanille, Gaston Jourdanne, Auguste Fourès. Elle fait une large place à l’occitan et publie aussi des auteurs parisiens connus comme Mallarmé. En 1915, la revue en est à sa 30ème année quand elle publie le “Clam de guerra occitan” [Cri de guerre occitan] de Prosper Estieu daté du 27 août 1914. Les années de guerre seront marquées par la publication de correspondances de guerre, de nouvelles du front et de poèmes patriotiques. La revue cessera de paraître en 1916.

Le Feu. Aix-en-Provence : [s.n.], 1905-[1943?]. (NS 1917)
Organe du régionalisme méditerranéen, la revue Le Feu est publiée deux fois par mois à Aix-en-Provence par Emile Sicard et Joseph d’Arbaud. Après avoir cessé de paraître lors de la déclaration de guerre Le Feu, reparaît dans une nouvelle série en janvier 1917. Affichant son attachement à Mistral, à la renaissance provençale et à la fraternité des pays d’Oc, la revue revendique la renaissance des provinces et défend la cause régionaliste. Bien qu’écrite en majorité en français la revue consacre plusieurs articles aux auteurs occitans.

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L'Echo du boqueteau

Publication des félibres de l'Escolo dóu Boumbardamen créée dans les tranchées de Remières, l’Echo du Boqueteau paraît dès 1915. Sortent d’abord trois numéros intitulés l’Echo de Remières qui cèderont la place à l’Echo du boqueteau. Sur l’année 1915 ce sont 45 numéros de cette revue bilingue (français/occitan) qui seront édités. En mars 1916, à la suite de la création d’une édition provençale L’Echo du boqueteau cesse d’être bilingue mais continue à publier de temps à autre des textes en occitan. Cette parution continuera tout au long de la guerre, sous trois formes à partir de 1917 : édition française, édition provençale et édition vellave avec plus de 300 numéros.

Voir aussi Buletin de l'Escolo dóu Boumbardamen et L'Ecò dóu bousquetoun

Exemplaires conservés

CIRDÒC (Béziers), fonds Jouveau [JOU 19-2] : n.13, 1917-n.14, 1917 ; BnF [4-LC6-281 (A)] : janv.-déc. 1916 [II, n° 1-2, 8-18, 23, 26-27, 29, 32, 36, 38, 41, 43, 59], janv.-oct. 1917 [III, n° 1-5, 7-9, 15-22, 24, 26-31, 33-36, 38-46 ; BnF Arsenal [RESERVE 4- JO- 12707 (16)] : n° 21 (23 avr. 1917) ; Bibliothèque du Puy-en-Velay [4164] : t. 1917 [III, n° 1-5, 7-9, 15-22, 24, 26-31, 33-36, 38-46] ; BM Besançon [PER.2880] : Depuis n°28 (oct1915); n°38 (mai 1916); N°54 (dec 1917 no. 28 (oct-1915) ; no. 38 (mai-1916) ; no. 54 (dec-1917) no. 28 (oct-1915) ; no. 38 (mai-1916) ; no. 54 (dec-1917) ; BM Clermont-Ferrand [A 65486] : Depuis 1917 jusqu'en 1918 [Certains exemplaires ne sont ni datés ni numérotés] ; BDCI Paris [FP RES 50] : Depuis vol.2 n°17 (1916) jusqu'au vol.4 n°12 (1918) [Lacunes vol. 2 no.17 (1916) - vol. 4 no. 12 (1918) [Lacunes]


Bibliographie

Boudon-Lasherme, Albert. Un journal de tranchée : l’Echo du boqueteau. Le Puy : Impr. des Félibres, 1919. [CIRDÒC : JOU C 308]

Charpentier, André, Feuilles bleu horizon : le livre d'or des journaux du front : 1914-1918. Paris. Impr. de Vaugirard, 1935

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L'Ecò dóu bousquetoun

L’école félibréenne L'Escolo dóu Boumbardamen est née le 28 janvier 1915 dans une tranchée de Lorraine, à Remières. Fondée par Albert Boudon-Lashermes (1882-1967), elle comprend en grande majorité des félibres issus du Velay. Ses statuts précisent que "pour devenir félibre de l'Escolo il faut être soldat dans une unité combattante, être sur le front ou avoir été évacué comme blessé ou malade." Sa devise est "lou canoun me fai canta", variante humoristique de la devise mistralienne "lou soulèu me fai canta". Cette devise se trouve gravée sur plusieurs cagnas [abris] de première ligne. Les statuts de cette Escolo n’avaient qu’un article: “Li mèmbre de l’Escolo s’acampon quand podon e coume podon, pèr faire un boun repachoun e pèr felibreja”.

Dès 1915, l'Escolo dóu Boumbardamen édite sur le front trois numéros d'un journal intitulé L'Echo des cagnas de Remières qui cèdera vite la place à L'Echo du Boqueteau (45 numéros édités en 1915). Jusqu'en mars 1916, la revue est bilingue (français/occitan) tout en gardant son nom français.

C'est le 16 avril 1916 qu'est créée l'édition provençale intitulée L'Ecò dóu bousquetoun distincte de l'édition française qui continue tout de même à publier quelques textes en occitan. En 1917, Boudon-Lashermes lance une troisième édition parallèle de ce journal sous la forme d'une édition vellave (du Velay) intitulée L'Ecò dei Bousquetoun. Ces trois versions paraissent jusqu'en janvier 1919.

Né, comme tous les journaux du front, de l’ennui et du désoeuvrement de la vie de tranchée, L'Eco était imprimé avec un procédé de type "polycopie", moins coûteux et plus simple à mettre en place qu'une impression professionnelle en temps de guerre.

Exemplaires conservés :

  • CIRDÒC (Béziers)
    Cote : [JOU 19-2]
    État des collections : n.13, 1917-n.14, 1917
  • BnF (Paris)
    Cote : [4-LC6-281 (A)]
    État des collections : [1915] (n°34-46). juin 1916 [II, n°30-31] 1917 [III, n°1-3,12]
  • Bibliothèque du Puy-en-Velay
    Cote : 4164

Bibliographie :

Boudon-Lasherme, Albert. Un journal de tranchée : l’Echo du boqueteau. Le Puy : Impr. des Félibres, 1919. [CIRDÒC : JOU C 308]

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Gazeto Loubetenco
Loubet, Joseph (1874-1951)
Joseph Loubet (1874-1951), félibre montpelliérain installé à Paris décide de soutenir ses amis félibres mobilisés par l’envoi d‘une correspondance régulière afin d’entretenir leur courage et leur apporter consolation. Il s’agissait au départ d’une feuille intime de ses amis et correspondants. En 1915 il trouve le moyen de relier entre eux tous ses correspondants par l’édition d’une chronique régulière réalisée à partir des lettres reçues de l’ensemble du front. Chez lui, boulevard de Vaugirard à Paris, il transcrit à la main les lettres sur une feuille (feuillet de 4 pages) qui est dupliquée et paraît chaque samedi. Dès son lancement la gazette connaît un succès important et son tirage passe de 60 à 100 exemplaires. Baptisée Gazeto Loubetenco, plus qu'un lien entre félibres combattants, elle devient rapidement un lieu d'échange d'idées qui participent au mouvement félibréen.

Exemplaires conservés

CIRDÒC [JOU 19-1] : n.17 (1915)-n.58 (1917)

Médiathèque d’Arles [RB 228 M], Médiathèque Emile-Zola (Montpellier) [MS 432] : n°1, 31 juillet 1915 - n°58, 30 juillet 1917.

Note de contenu

La gazette comportait à la fois des idées sur les buts félibréens, des souvenirs savoureux et des renseignements personnels sur les uns et les autres. En deux années paraîtront 58 numéros et 22 suppléments, soit un recueil de plus de 300 pages exclusivement écrites en occitan qui passe pour une oeuvre majeure de Joseph Loubet.

Bibliographie

INARD, Léon. La "Gazeto Loubetenco" et son "Grafié" (1915-1917). La France Latine. Paris, 1974, n° 58-59, p. 60-67.
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Buletin de l'Escolo dóu Boumbardamen

L'Escolo dóu Boumbardamen est née le 28 janvier 1915 dans une tranchée de Lorraine, à Remières. Fondée par Albert Boudon-Lashermes (1882-1967), ses statuts précisent que "pour devenir félibre de l'Escolo il faut être soldat dans une unité combattante, être sur le front ou avoir été évacué comme blessé ou malade." Sa devise est "lou canoun me fai canta", variante humoristique de la devise mistralienne "lou soulèu me fai canta".
L'Escolo dóu Boumbardamen publie régulièrement un journal "L'Ecò dóu Bousquetoun". En 1916 une partie de ses collaborateurs a disparu et un grand nombre d'entre eux, dont Albert Boudon-Lashermes, sont hospitalisés. C'est Francis Pouzol qui va permettre la survie du mouvement en créeant un nouvel organe, Lou Buletin de l'Escolo dóu Boumbardamen et en recrutant de nouveaux membres parmi les félibres de sa connaissance épars sur le front.

Exemplaires conservés

CIRDÒC (Béziers), fonds Jouveau [JOU 19-5] : [1916] 12 numéros

Note de contenu

 Ce journal est conçu et rédigé sur le front (dupliqué à la pâte à polycopier). Il  va permettre aux jeunes félibres d'échanger leurs idées et leurs projets concernant l'organisation du Félibrige, qu'ils n'hésitent pas à critiquer.

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Lou Secrèt
Peyre, Sully-André (1890-1961)
Périodique occitan publié pendant la Première Guerre mondiale, créé en 1918 par Sully-André Peyre (1890-1961) sous le pseudonyme de Jan de la Vaulongo. Ses principaux collaborateurs sont Alàri Sivanet (pseud. d'Elie Vianès), Amadiéu Gambardella et Francis Pouzol, tous mobilisés. À la création de Lou Secrèt la volonté de S.-A. Peyre est de poursuivre l’oeuvre de Joseph Loubet et de sa Gazeto Loubetenco dont la publication s’est interrompue en 1917.

Exemplaires conservés

CIRDÒC (Béziers) [JII-1] : n.1-2 (1918)-n.9-10-11-12 (1918) [lac n.3-4] CRD Occitane (Mouans-Sartoux) [T20] : n.1 (1918)-n.16 (1919) [lac]

Note de contenu
Cinq numéros seulement seront publiés entre 1918 et 1919. Ils portent la mention "A gràtis pèr lou Front", “Gratuit pour le Front”. Chaque numéro comporte une rubrique "Biblioutèco Circulanto Prouvençalo", liste d'ouvrages destinés à faire circuler la littérature provençale entre soldats. Le journal est surtout le lieu pour les jeunes félibres de débattre de leur nouveaux projets, principalement la création d’un quotidien en provençal, qui ne verra jamais le jour.
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Cacalaca
Castagno, Jan (1859-1938)

Périodique occitan publié pendant la Première Guerre mondiale, créé par Jan Castagno, pseudonyme de Julien Brabo (1859-1938). Il est à la fois le directeur du journal, l'imprimeur et l'auteur de la plupart des articles sous des pseudonymes différents : L'Anglès de Malataverno, l'Espagnoulet, Julian de la Lègo, Julian de la Vabreio, Mas d'Avèno, Lou Mouissau.

Exemplaires conservés

CIRDÒC (Béziers) [E6-E0] : n.5 (1916)-n.70 (1919) ; n.72 (1926)-n.175 (1936)
BnF [JO 56042] : n°1, 1916 - n° 158, 1934, 1936 [n°172, 174-176]
BDIC (Nanterre) [FP 55] : n°1, 1916- n°70, 1919.

Note de contenu

« Cacalaca ! » est le nom du chant du coq en occitan, l’équivalent de « Cocorico ! » en français. Les textes publiés glorifient les Cévennes et également la patrie. Le journal est adressé pendant toute la guerre aux soldats alésiens du front, il porte la mention « Es à gratis per lous pelous dau Front ».

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Lou Gal
Bardin, Jean (1893-1966)
Causse, Pierre (1883-1951)

Lou Gal  (« Lo Gal » en graphie classique, « Le coq » en français) est un mensuel (1915) puis bimensuel (1916-1919) puis hebdomadaire (1920) d'expression occitane fondé en 1915 par Jan Bardin (Jean Bardin, 1893-1966) et Pierre Causse (dit Caussou de l'Oulivié, 1883-1951), rapidement rejoints par Louis Bonfils (1891-1918), Jòrdi Maillet et surtout Pierre Azéma (1891-1967), figure majeure du Félibrige languedocien puis de l'occitanisme contemporain. 

 

Exemplaires conservés

CIRDÒC (Béziers) [AG 1] : n.2 (1915)-n.116 (1920)

BnF [JO-66147] : 1914 [n°1-7], 1917 [n°37], juin 1920 [VI, n°115], BDIC (Nanterre) [4 PRES 145] : n°1,1915-n°36, 1916, Bibliothèque d’Etudes et du Patrimoine (Toulouse) [P16294], Archives départementales de l’Hérault (Montpellier) : 1914 [n°1, 4-6], 1917 [n° 37-44, 46-48, 51-60], 1918 [n°61-64, 66-78, 80-84], 1919 [n°85-87, 89-90, 92-94, 97, 101-102], 1920 [n°103-110, 112-116]


Note de contenu

Réalisé à l'arrière et imprimé à Montpellier, le journal se veut un soutien en forme de divertissement « per los soldats dau Miègjorn » ("pour les soldats du Midi"). Organe d'esprit félibréen, Lou Gal est l'un des rares exemples de journal en occitan qui parut régulièrement pendant la première guerre mondiale. Les associations et organisations de la Renaissance d'oc rencontrent alors de grandes difficultés, dues en partie à la mobilisation des félibres et personnalités du mouvement mais également à la cherté du papier.
Les premiers numéros sont ronéotypés et conçus comme une sorte de bulletin de liaison entre les combattants félibres. Le journal évolue dans son discours et se professionnalise à partir de janvier 1916. Le journal publie essentiellement des textes d'encouragements patriotiques et des divertissements (caricatures, chansons, textes humoristiques) ainsi que des lettres et témoignages, souvent anonymes, présentés comme émanant de soldats au front.
Après la guerre, Lou Gal continue de paraître en accordant une place de plus en plus importante à des textes en français. Le journal s'arrête en 1920 sous le coup de la crise du papier mais sans doute également par crise éditoriale (fin de la guerre, développement des contenus en français, etc.).

Bibliographie :

- Peire AZEMA [= Pierre AZÉMA], A boulet rouge... : crounicas dau tems de la guerra ; Touloun : La Pignato, 1930. [recueil d'articles publiés dans Lou Gal].

- Laurent ABRATE, Occitanie 1900-1968 : des idées et des hommes : l'émergence et l'histoire de la revendication occitane ; Puylaurens : Institut d'estudis occitans, 2001.