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CIRDOC-Institut occitan de cultura
L’association Carnaval Pantalonada a produit, avec le soutien de l’InOc Aquitaine, une vidéo qui présente ce qu’est le Carnaval Biarnés à travers ses personnages principaux. Sent Pançard, Carronha, les Palhassas, les Ours et plus encore y sont présentés. Il s’agit de figures récurrentes présentes tous les ans lors du Carnaval.

Lien vers la vidéo : https://www.facebook.com/watch/?v=1099138003556324

Le Carnaval Biarnés sur Sondaqui : http://sondaqui.com/Carnavals/biarnes
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CIRDOC-Institut occitan de cultura
Le Laboratoire ITEM de l'UPPA
La Direction générale des patrimoines du Ministère de la Culture
Les Journées de formation au Patrimoine Culturel Immatériel ont débuté ce matin à Oloron-Sainte-Marie (64).

Du 24 jusqu'au 28 février, le Laboratoire ITEM de l'UPPA, l'Ethnopôle occitan CIRDOC-Institut occitan de cultura et la Direction générale des patrimoines du Ministère de la Culture proposent ces journées de formation qui aborderont les questions d'inventaire et de sauvegarde du PCI tant au plan théorique qu'au plan pratique.

Au programme :
- Cécile Duvelle, ancienne secrétaire de la Convention de sauvegarde du PCI-UNESCO présentera la dite Convention.

- Isabelle Chave, conservateur en chef du patrimoine et adjointe au chef du département du Pilotage de la recherche et de la Politique scientifique, direction générale des Patrimoines, ministère de la
Culture, parlera de la politique autour du PCI en France.

- Côté technique, Joan Reguant, coordonnateur national et international de candidatures sur le patrimoine mondial et le PCI à l'UNESCO, expliquera comment monter un dossier international d'inscription UNESCO d'une pratique au PCI de l'Humanité, le cas des constructions en pierres sèches.

- Le PCI dans les projets éducatifs sera également analysé avec Sofia Isus (professeure en science de l'éducation), Marc Ballesté Escorihuela (Tècnic- investigador de la càtedra Educació y patrimoini
immaterial dels pirineus. Universitat de Lleida) et Marie-Tatiana Martin (chargée des médiations numériques et EAC au CIRDOC-Institut occitan de cultura).

- Mercredi, une table ronde sur « PCI : connaître, transmettre, valoriser » sera animée par Rémy Berdou, ethnologue-Responsable partenariats Ethnopôle et action territoriale Gascogne –Pyrénées
au CIRDOC - Institut Occitan de Cultura.

- Puis les deux derniers jours de formation consisteront en des travaux de groupe sur différents thèmes dont la méthodologie de l'enquête orale, la technique de la captation vidéo ou encore les
techniques photographiques.

- Ces journées s'achèveront par la restitution de ces travaux et un bilan par Patricia Heiniger-Casteret (UPPA-ITEM EA 3002).

Pour en savoir plus : https://www.oc-cultura.eu/evenements/formation-au-patrimoine-culturel-immateriel
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Pétanque
CIRDÒC - Mediatèca occitana

Sommaire

La pétanque est un jeu de boules traditionnel originaire de Provence et plus particulièrement de la région marseillaise. Popularisé dans le reste de la France, le sport se développe à l'international depuis quelques années, comme à New-York et en Asie du Sud-Est. La pétanque est déclarée « sport de haut niveau » en 2004 par le Ministère de la Jeunesse et des Sports.

1/ La pratique de la pétanque aujourd'hui

Règles du jeu

Généralement, les terrains font au moins 12 mètres de long et quelques mètres de large car les parties se jouent entre 6 et 10 mètres.
Les parties de pétanque opposent deux équipes. Les équipes sont soit d’un seul joueur (3 boules chacun), soit de deux joueurs (en « doublette » avec trois boules chacun), soit de trois joueurs (en « triplette » avec deux boules chacun). La première équipe lance le « but » (une petite boule de buis appelée le « bouchon » (dans la région Marseillaise) ou le « cochonnet »), puis une boule métallique. Un joueur de la seconde équipe lance à son tour sa boule. L’équipe qui a positionné sa boule le plus loin du « bouchon » rejoue jusqu’à prendre le point.
Lorsque la « mène » est terminée, c’est-à-dire lorsque toutes les boules ont été lancées par les deux équipes, l’équipe gagnante repart du « bouchon » en faisant un rond à son emplacement et en lançant le but généralement dans le sens inverse de la première mène (pour rester sur le terrain s’il y en a un), et ainsi de suite jusqu’à ce que 13 points aient été comptabilisés.
Les parties amicales peuvent se poursuivre par une deuxième partie, la « revanche », et souvent par une troisième, la « belle ».

L'aire de pratique

Une partie de pétanque se déroule sur un terrain dur, de préférence de terre battue et légèrement gravillonné. Le terrain ne doit pas être travaillé et être aussi « naturel » que possible, dans l'esprit des places de villages (non pavées), des chemins de terre ou des terrains vagues sur lesquels les joueurs se retrouvaient avant la création récente des boulodromes et qu’ils utilisent encore aujourd’hui lorsqu’il n’y a pas de terrain aménagé.

Le matériel

À la pétanque, les joueurs utilisent des boules en métal dont le diamètre et le poids varient légèrement. Pour être utilisées en compétitions officielles, les boules de pétanque doivent être homologuées par les Fédérations Française et Internationale de Pétanque et de Jeu Provençal (F.F.P.J.P. et F.I.P.J.P.). La marque du fabricant et le label d’homologation sont gravés sur chaque boule ainsi que le numéro de série et le poids. La dureté minimale de l’acier est de 35 HRC (110 Kg/mm2) ; le poids varie entre 650 et 800 grammes ; le diamètre se situe entre 70,5 à 80 mm. Les boules doivent être en acier, creuses, sans corps étranger à l’intérieur (notamment du sable ou du plomb ce qui permet de leur donner un effet considéré comme un avantage et donc comme une « tricherie »).

Parmi le matériel utilisé à la pétanque on peut relever :

  • Le bouchon : dérivé de bocho signifiant en Provençal « petite boule », les joueurs l'appellent aujourd’hui très fréquemment le « cochonnet » (mot emprunté au jeu de la longue lyonnaise dont est dérivée la pétanque). Rappelant la fabrication des boules anciennes, le bouchon (cochonnet) est toujours en bois de buis. Aujourd’hui, les fabricants rivalisent de créativité pour faire des cochonnets personnalisées, gravés du nom du joueur par exemple, peints dans des couleurs fluorescentes pour jouer la nuit ou arborant les couleurs d’un club ou d’une compétition.
  • La sacoche : L’équipement compte une sacoche à boules en cuir ou en synthétique (naguère une mallette en bois).
  • La chiffonnette : la « chiffonnette » permet de nettoyer les boules salies par la terre et de ne pas avoir les mains sales.
  • Le « ramasse-boule » : un aimant monté sur une ficelle permettant de remonter les boules sans se baisser.
  • Le « mesureur de point » : s’appelle souvent « ficelle » ou « mètre » et permet de mesurer avec précision la distance séparant deux boules adverses du cochonnet.
  • Le « compteur de point » pour ne pas perdre le fil du score en cours de partie, il s'agit souvent d'un tableau.
  • Le « rond » : un cercle en plastique permettant de ne pas avoir à tracer au sol à chaque mène le « rond » dont les joueurs de doivent pas sortir lorsqu’ils lancent leurs boules.
Avant la normalisation des boules de pétanque par la Fédération Française, après la seconde guerre mondiale, et surtout avant l’invention de la « boule intégrale » (100% métallique) les joueurs utilisaient des « boules cloutées ». Il s’agissait de boules fabriquées à partir de racines de buis tournées, sur lesquelles des artisans (des femmes généralement) clouaient des « caboches » (des clous) de cuivre, de laiton et d’acier. La  tête des caboches se superposait parfois les unes sur les autres, donnant un effet d’écaille.
Ces boules traditionnelles se retrouvent aujourd’hui dans les brocantes et sur les sites de ventes sur Internet. Elles ont été progressivement abandonnées à partir des années 1930/1940. Les fabricants de boules cloutées étaient nombreux à la fin du XIXe siècle, notamment à Aiguines (83) situé dans le nord du département du Var, mais aussi à Saint Guilhem-le-désert dans l’Hérault (34) et Saint Paul-de-Fenouillet (66) au pied des Pyrénées-Orientales.

Les fabricants de boules modernes sont aujourd’hui peu nombreux, les petites entreprises ayant été progressivement rachetées par la marque OBUT qui propose sur son site, à Saint-Bonnet-le-Château (42), un musée de la boule : « Musée International Pétanque et Boules ».

Il reste en Provence une fabrique ancienne datant de 1904 « La Boule Bleue », fondée par Félix Rofritsch, capitaine au long cours qui refusa de rentrer dans son Alsace natale, aux mains des allemands depuis 1871. Il s’est installé rue des Fabres, dans le centre de Marseille, où il vend des « articles de Paris » et fabrique des boules en bois recouvertes de clous posés un à un. « La boule Bleue » 4ème génération propose aujourd’hui une gamme complète de produits homologués.

Les boules de fabrication étrangère également ont fait leur apparition dans les grandes surfaces dédiées au sport-loisir ce qui montre le développement spectaculaire de la pétanque à travers le monde.

2/ Apprentissage et transmission

 L’apprentissage se fait traditionnellement par immersion au sein du groupe familial ou de la classe d’âge.
Le « jeune » accompagne son père sur les boulodromes et s’entraine avec lui. Il joue avec ses « copains » dans la cour de la maison.

Cela dit, les joueurs de pétanque ont souvent découvert le jeu sur le tard, vers 20/30 ans, voire 50/60 ans, pendant leurs vacances et leurs voyages en voyant des joueurs s’exercer.

La fédération nationale créée en 1945 (FNPJP) voit les clubs se multiplier à travers le monde. En 2008, la Fédération Internationale de Pétanque et de Jeu Provençal (créée en 1958) comptait 81 fédérations nationales rassemblant 566.734 licenciés (la moitié étant français), l’immense majorité jouant à la pétanque (le « jeu provençal » traditionnel étant resté essentiellement pratiqué en Provence).

Actuellement, face à la chute des licenciés qui est due au non renouvellement des licenciés âgés, des initiatives d’apprentissage de la pétanque à l’attention des « jeunes », basées sur le bénévolat, voient le jour.

3/ Historique

Contrairement à l’idée qui est véhiculée, la pétanque est un jeu récent.

Elle commence à être pratiquée dans les années 1900 dans la région marseillaise par des joueurs de « longue » qui décidèrent de rester ped tanco (pieds fixes) afin de pouvoir jouer avec leurs amis moins lestes (vaillants) qu’eux qui ne pouvaient plus s’élancer sur trois pas avant de jeter leurs boules ou se mettre en équilibre sur un pied pour pointer (selon les règles du jeu provençal traditionnel).

Le premier concours de pétanque a été organisé sur le boulodrome des frères Pitiot sur les hauteurs de La Ciotat en 1910. Cette variante correspondait à une attente très forte des joueurs vieillissants ou légèrement handicapés et à ceux qui cherchaient un jeu plus convivial et accessible à tous.
Très rapidement, sous l’impulsion d’Ernest Pitiot, le jeu s’est répandu dans le Midi de la France (notamment à partir de Palavas-les-Flots et de Montpellier dans l'Hérault). 

Depuis les années 1960, la pétanque s’est diffusée dans la France entière. La fédération nationale a été créée en 1945 (FNPJP).

4/ Sauvegarde

De nombreux sites Internet, coordonnées par les fédérations, les comités, les amateurs passionnés ou les commerçants proposant du matériel spécifique, valorisent la pétanque et ont pour objectif d’en diffuser la pratique à travers le monde entier.
Il existe également quelques revues : Pétanque Magazine, Boulisme…

En revanche, il n'existe aucune action de valorisation de la pratique de la patique en terme patrimonial. On peut néanmoins signaler l'implication des municipalités, des Conseils départementaux et régionaux, dans l’entretien des boulodromes et l’organisation des grandes manifestations. Et le travail mis en œuvre par les Fédérations nationales et internationales pour la diffusion de la pratique du sport et l'organisation de grandes manifestations. Ce travail a abouti en 2004 par la reconnaissance par le ministère de la jeunesse et des sports de la pratique de la pétanque comme « sport de haut niveau ».

Si la pétanque se déroule généralement en club (cercles ou associations sportives) sur des terrains spécifiques appelés « boulodromes » aménagés par les municipalités dans les parcs urbains ou sur un coin de la « place » dans les villages, elle se pratique également comme sport-loisir par des millions d’amateurs non licenciées à la plage, à la montagne, lors des pique-niques ou des repas familiaux…
Été comme hiver, de nombreux joueurs de pétanque se rassemblent, notamment en Provence.

Certains concours internationaux patronnés par des quotidiens régionaux (La Marseillaise, Le Midi Libre) et organisés indépendamment de la fédération, sont devenus de véritables évènements populaires entraînant des migrations estivales spectaculaires.

La Marseillaise (créé en 1962) a reçu 13872 participants pour son édition 2011, soit 4333 parties en 5 jours. Le Mondial de Millau (créé en 1982) dans l’Aveyron met en scène des milliers d’équipes (séniors, juniors, féminines) qui s’affrontent jours et nuits au début du mois d’août. Bien que moins fréquenté, Le Riviera Pétanque Show de Nice (06), anciennement nommé Europétanque (créé en 2001), accueille également en juillet un grand nombre de joueurs (2000 joueurs en 2010) sur les sites de la Promenade des Anglais, la place Masséna et le jardin Albert 1er.

En Languedoc-Roussillon, de nombreuses compétitions ont lieu chaque semaine, principalement d'avril à mi-octobre. En juin 2014, la ville de Gruissan dans l'Aude (11) accueillera les championnats de France séniors masculins de tête à tête et ceux de doublettes féminins. En 1997, la ville de Montpellier à accueilli les Championnats du monde de pétanque.

La fédération française organise également de multiples compétitions sportives et des concours sélectifs pour déterminer la composition de l’équipe de France qui représentera le pays lors du « Championnat du monde de pétanque », événement majeur pris en charge par la Fédération Internationale de Pétanque et Jeu Provençal.

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Feux de la Saint-Jean en Occitanie et en Catalogne
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Aux éléments déjà mentionnés dans l'article concernant les Feux de la Saint-Jean au Brésil et en Occitanie (voir ICI) nous pourrions ajouter quelques hypothèses et pistes de réflexion en ce qui concernent les similitudes existantes entre les commémorations de la Saint-Jean en Catalogne et en Occitanie.

La proximité géographique, linguistique et culturelle entre Catalogne et Occitanie s'exprime également dans les similarités rencontrées dans les rites de célébration des Feux de la Saint-Jean. Dans son ouvrage paru en 1949 (Folklore français, tome II) Arnold Van Gennep dresse la liste des régions françaises pratiquant ou ayant pratiqué l'embrasement de feux à l'occasion de la Saint-Jean d'été. Dans la liste qu'il dresse alors figurent tant les régions occitanes que la Catalogne française. Les informations transmises à ce sujet par le folkloriste, ainsi que par la suite par Pierre-Jean Fabre dans son ouvrage sur les Feux de la Saint-Jean en Provence, témoignent encore pour la première moitié du XXe siècle d'une similarité de formes entre Catalogne et Pays d'Oc. Figurent ainsi en bonne place la trilogie du feu, des herbes et plantes, et de l'eau.
 
Déjà fragilisée du temps de Van Gennep, cette coutume semble en passe de disparaître dans l'ensemble de ces régions aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, se maintenant difficilement dans quelques espaces isolés. Cependant, alors même que cette tradition semble menacée, des initiatives nouvelles permettent au contraire à celle-ci de connaître une réelle renaissance, tout particulièrement en Catalogne française, berceau de ce renouveau, et en Provence.

L'initiative de l'embrasement d'un bûcher au sommet du Pic du Canigou, aujourd'hui devenu l'un des moments phares de cet événement date dans la région, semble avoir été portée à l'origine par François Pujade, habitant d'Arles-sur-Tech en 1955. Les feux de la Saint-Jean sur le Canigou se confirmèrent les années suivantes, gagnant progressivement d'autres collines catalanes. Si cette tradition semble nouvelle en ce qui concerne ce massif catalan, cet embrasement vient en fait se greffer sur des pratiques anciennes, connues par le passé tant en Catalogne qu'en Occitanie. Notons à ce sujet ce passage de Mirièio de l'auteur provençal Frédéric Mistral qui évoque en 1859 l'illumination des collines par les feux et bûchers de la Saint-Jean :

"Saint Jean ! Saint Jean ! S'écriaient-ils. / San Jan ! Sant Jan Sant Jan ! Cridavon. »

« Toutes les collines étincelaient / Tòuti li colo esbrihaudavon. »

« Comme s'il avait plus des étoiles dans les ombres ! / Coume s'avié plóugu d'estello dins l'oumbrun !"

« Cependant la rafale folle / Enterin la Flamado folo »

« Emportait l'encens des collines / Empourtavo l'encèns di colo »

« Et la rouge lueur des feux / Emé di fiò la rougeirolo »

« Vers la Saint planant dans le bleu crépuscule." / Vers lou Sant, empla dins lou blu calabrun. »  Frédéric Mistral, Mireille. Chant VII, 1859.    


Dès 1963, cette tradition fut entretenue et vivifiée par le Cercle des Jeunes Gens, instaurant la veillée du feu puis son transport le lendemain jusqu'au Palais des Rois de Majorque, au cours du "Rey del foc" initié par Jean Iglesis.  

Le renouveau catalan observé dès les années 1950-1960, se propage progressivement en terres occitanes et tous particulièrement en Provence, deux régions d'ailleurs historiquement liées. Dans les années 1980, les feux de la Saint-Jean connaissent ainsi un renouveau dans cet espace grâce à l'influence directe des Catalans de Salon-de-Provence, qui redonne vie au bûcher provençal en faisant appel pour cela à la flamme du Canigou.

À compter de 1981 est créée une Maintenance des feux de la Saint-Jean et dès 1985, une branche provençale voit le jour afin de maintenir les liens ainsi créés. Entre 1985 et 1986, des fagots de bois, "li balaus de Sant-Jan", rassemblés par de petits provençaux et enrubannés aux couleurs de leur région, participent d'ailleurs à l'ascension du Canigou à l'occasion de la Saint-Jean d'été, et viennent rejoindre le bûcher. L'opération prend l'appellation de "Li recampado di Prouvençau au Canigou". Les relations fondées dans les années 1980 se maintiendront jusqu'à nous. La Maintenance provençale reçoit ainsi chaque 23 juin à midi, les coureurs de Saint-Cannat. Au terme d'une course de relais de trois jours, ceux-ci rejoignent Arles au départ de la Casa Peiral de Perpignan. Ils y remettent alors la flamme du Canigou qui servira le soir même à embraser le bûcher.    


Pour en savoir plus :

FABRE, Pierre-Jean ; La Saint-Jean en Provence ; [S.l.] : Comité de Provence des mainteneurs des feux et traditions de la Saint-Jean, [1987?]

VAN GENNEP, Arnold ; Le folklore français, tome 2. Paris : R. Laffont, 1999.

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Les fêtes de la Saint-Jean en Occitanie et dans le monde
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Votre question : Existe-t-il un lien entre les fêtes de la Saint-Jean en Occitanie et les fêtes de la Saint-Jean au Brésil ?

 



En Occitanie comme au Brésil, ainsi que dans de nombreux pays dans le monde, la nuit du 23 au 24 juin est l'occasion de nombreuses festivités autour de la naissance du saint Jean-Baptiste. Ces différentes commémorations paraissent reposer sur un socle commun, aux origines semble-t-il très anciennes, aujourd'hui métissé selon les espaces, de coutumes locales spécifiques.

 

 



Fêtes de la Saint-Jean brésiliennes et occitanes

 

La fête de la Saint-Jean brésilienne fut instaurée dans le pays par les Portugais, qui colonisèrent le Brésil dès le début du XVIe siècle, important avec eux leurs coutumes et fêtes traditionnelles. A l'instar du Portugal, le Brésil instaure alors « las Festas juninas », du 12 au 29 juin, festivités durant lesquelles est tour à tour rendu hommage à saint Antoine, saint Jean (nuit du 23 au 24 juin) ainsi qu'aux saints Pierre et Paul. Pays dont plus de la moitié des habitants est de confession catholique, le Brésil perpétue aujourd'hui encore ces commémorations.


Ces fêtes, inscrites dans le calendrier cérémoniel chrétien, furent dans ce pays métissées de nombreuses coutumes locales, issues des rites et traditions anciennes et païennes. La Saint-Jean y est notamment l'occasion de feux et de danses, dont l'une, le « Quadrilha », tire son origine du quadrille français.

 

La France, et notamment le pan occitan de son territoire, compte aujourd'hui encore de nombreux espaces où se commémore toujours la Saint-Jean. Ces fêtes demeurent de fait principalement actives en Provence, en Roussillon ainsi qu'en Bretagne. Nous trouvons dans différents ouvrages des indications concernant la pratique de la Saint-Jean et tout particulièrement la coutume des feux qui accompagnent communément cette fête (cf. Van Gennep, Arnold ; Le folklore français, tome 2. Paris : R. Laffont, 1999 ; Fabre, Pierre-Jean ; La Saint-Jean en Provence ; [S.l.] : Comité de Provence des mainteneurs des feux et traditions de la Saint-Jean, [1987?]).

Pierre-Jean Fabre nous renseigne ainsi sur les modalités de la Saint-Jean en Provence dans le courant des années 1980. La Saint-Jean d'été, commémorant la naissance de saint Jean-Baptiste, dans la nuit du 23 au 24 juin, s'accompagne selon lui d'un certain nombre de pratiques à vertus purificatrices, associant trois éléments : l'eau, les plantes (pour bon nombre d'entre elles médicinales), et le plus important d'entre eux, le feu.

 



 

Origines de la Saint-Jean

 

La présence d'une importante communauté occitane au Brésil pourrait-elle être à l'origine de coutumes et pratiques communes aux festivités de la Saint-Jean dans ce pays et dans la zone occitane ? De nombreux Occitans, notamment aveyronnais et béarnais, immigrèrent bien au cours des XVIIIe et XIXe siècles en Amérique du Sud, apportant avec eux langue et coutumes. La ville de Piguë constitua ainsi durant longtemps une enclave occitane en Argentine. Toutefois, le Brésil représenta moins que l'Uruguay, l'Argentine ou le Chili une terre d'accueil pour ces immigrants, en dépit de politiques parfois volontaristes de la part de l'État brésilien en ce sens (à ce sujet, consulter l'ouvrage d'Henry de Charnisay, L'émigration basco-béarnaise en Amérique , Biarritz, JetD éditions, 1996; pp,213-215).

 

Il semble donc falloir chercher dans les origines de la fête elle-même pour comprendre les similarités, mais également les disparités existantes entre Saint-Jean brésilienne et Saint-Jean occitane. A l'instar du Brésil ou de la France, de nombreux pays dans le monde célèbrent la Saint-Jean. Outre le Portugal, l'Italie mais également les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) et scandinaves (Suède notamment, mais aussi Finlande et Norvège) célèbrent ainsi la nuit du 23 au 24 juin. Cette pratique touche donc des zones culturelles très variées, mais dans lesquelles le christianisme est implanté de longue date.

 

La Saint-Jean s'inscrit effectivement dans le calendrier cérémoniel du christianisme. Dès 506 après J.-C., le Concile d'Agde comptait la Saint-Jean comme l'une des principales fêtes chrétiennes aux côtés de Noël,  la Pâque, l'Ascension et Pentecôte. Elle donnait d'ailleurs lieu à la célébration de trois messes comme pour Noël. Tout comme le 25 décembre, la Saint-Jean commémore d'ailleurs, non pas un décès (comme c'est le cas de la majorité des fêtes dans le calendrier chrétien), mais une naissance, celle de saint Jean-Baptiste. Les similarités entre ces deux fêtes tiennent également à leur proximité avec le calendrier solaire et les solstices, d'hiver pour Noël et d’été pour la Saint-Jean.

 

À ce sujet, les avis des ethnologues et anthropologues s'étant penchés sur les traditions et coutumes de la Saint-Jean différent. Le folkloriste Van Gennep réfute ainsi la thèse d'une proximité entre ces deux fêtes et la nature solaire et solsticiale de la Saint-Jean, à l'inverse de nombreux autres auteurs, dont le Provençal Pierre-Jean Fabre, prenant pour appui le calendrier julien (calendrier initié sous Jules César), afin de souligner que tant la Saint-Jean d'été que Noël tombaient exactement huit jours avant le premier du mois suivant « le 24 juin est le VIII des calendes de Juillet, le 25 décembre est le VIII des calendes de Janvier » (P.-J. Fabre, La Saint-Jean en Provence, op.cit, p.42), dates qui sont également celles des deux solstices dans le calendrier julien. Notons à ce sujet que le Brésil, situé dans l'hémisphère sud, célèbre la fête alors que s'annonce la saison non pas estivale mais hivernale.

 

Les origines de la Saint-Jean, aujourd'hui fête chrétienne, semblent donc à rechercher, tout du moins dans le cas des pratiques qui l'accompagnent tels les feux rituels, dans des coutumes plus anciennes et païennes, pratiques pour la plupart transmises oralement et remontant à des temps très reculés : les traces écrites les plus anciennes les concernant remonteraient à 1181 en Allemagne selon Van Gennep (Folklore de France, tome 2. op.cit.), et 1165 selon Fabre (La Saint-Jean en Provence, op.cit, p.42). Il est de fait difficile de définir clairement les origines de la Saint-Jean qui présente selon les endroits de nombreux points communs, mais également des disparités.

 

Notons toutefois que ces festivités s'inscrivent majoritairement dans une démarche de ritualisation et de socialisation. Tel est notamment le cas des feux, réunissant autour d'eux une grande part de la communauté (par exemple en Catalogne, avec le grand feu sur le Canigou). [Au sujet des feux rituels dans le cadre de Noël et du solstice d'hiver, consulter également : http://occitanica.eu/omeka/items/show/1818)]. La présence récurrente de traditions, telles la cueillette de plantes médicinales et thérapeutiques, l'aspersion d'eau sur les autres, les feux et braises,  renvoient pour leur part à la dimension dite purificatrice de cette fête, elle aussi présente dans les différents espaces qui commémorent la Saint-Jean.

 

 



Pour en savoir plus :

CHARNISAY, Henry de, L'émigration basco-béarnaise en Amérique , Biarritz, JetD éditions, 1996

FABRE, Pierre-Jean ; La Saint-Jean en Provence ; [S.l.] : Comité de Provence des mainteneurs des feux et traditions de la Saint-Jean, [1987?]

VAN GENNEP, Arnold ; Le folklore français, tome 2. Paris : R. Laffont, 1999.

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Conferéncia l'esperit dels luòcs / Claude Alranq
Alranq, Claude
L'esperit dels luòcs Conferéncia de Claudi Alranc del 12/09/2012 al Cirdòc.

Aquel rencontre foguèt lo primièr d'una seria de conferéncias organizada per l'Establiment d'Ensenhament Superior Occitan APRENE e lo CIRDÒC, sus la tematica "IMAGINARIS : ligams entre tradicions e imaginaris".

Aquesta question es centrala per las escòlas Calandreta, mas partejada per totes los actors culturals en 2012 : cossí transmetre la cultura nòstra ? cossí li permetre d’evoluir amb de sens, de valor, de creativitat ? Quinas alternativas possiblas a las fèstas predigeridas, qu’an perdut tot sens e qu’embarran enfants e familhas dins un ròtle de consomators, tot potent mas esterle: halloween, paire nadal… ? De que son las dralhas per dintrar dins un procediment pedagogic, dins las classas e las associacions, de creacion originala, ancorada dins l’istòria e las tradicions, mas virada cap a l’avenidor ? De que son las dralhas per dintrar dins un procediment pedagogic, dins las classas e las associacions, de creacion originala, ancorada dins l’istòria e las tradicions, mas virada cap a l’avenidor ?