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Photographie de la campagne Aicí dintratz en Occitania en Limousin (juin 1969, Miquèla Stenta)
Stenta, Michèle
Photographie prise par Miquèla Stenta en Limousin en 1969, dans le cadre de la campagne du Comitat occitan, «Aicí dintratz en Occitania ».
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Aicí dintratz en Occitania : ici vous entrez en Occitanie
Stenta, Michèle
Photographie prise par Miquèla Stenta en Limousin en 1969, dans le cadre de la campagne du Comitat occitan, «Aicí dintratz en Occitania ».
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Aici dintratz en Occitania
Affiche (83x43 cm) réalisée au pochoir lors de la campagne «Aici dintraz en Occitania » en 1969.
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Carte linguistique de l'Occitanie

Bien que n’ayant jamais connu d’unité politique dans l’Histoire, l’Occitanie est un espace géographique qui se définit par une communauté linguistique et culturelle de plus de dix siècles. 

L’espace occitanophone occupe une grande partie du sud de la France métropolitaine et s’étend au-delà des frontières nationales en Espagne au sud (Aran) et en Italie à l’est (Valadas occitanas d’Itàlia). 

Territoire sans frontières recouvrant trois états, cet espace a été matérialisé grâce aux recherches des linguistes, à commencer par Charles de Tourtoulon. Par la suite, les atlas linguistiques ont permis non seulement d’en définir les limites, mais aussi d’en connaître la dialectalité.

 

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« Volèm l’occitan a la television » : Campanha per l'occitan a la television (1980-1982)
À l’orée des années 1980, la revendication pour la présence de l’occitan à la télévision devient l’un des grands enjeux de mobilisation du mouvement occitan. Dans un contexte où la télévision est encore un monopole d’État, cette mobilisation s’inscrit dans la vague des revendications occitanes engagées depuis de nombreuses années dans un rapport de force avec un État centralisateur accusé de maintenir les cadres d’un véritable « colonialisme intérieur » et refusant aux régions et aux « minorités nationales » qui les peuplent d’obtenir des moyens de reconnaissance et d’expression.
La campagne pour l’occitan à la télévision, sous le slogan « Volèm l’occitan a la television », initiée par l’Institut d’estudis occitans (IEO) apparaît comme l’une des plus importantes mobilisations de la période par son organisation, son large soutien, et aussi, à la faveur de l’arrivée au pouvoir de la gauche en 1981, parce qu’elle a débouché sur une concrétisation avec la création des premiers programmes en occitan sur les antennes publiques régionales. 

Télévision et cinéma : une problématique nouvelle pour l’occitan dans les années 1970

Massivement implantée dans le monde rural au cours des années 1960-1970, la télévision devient à l’orée des années 1980 un nouvel espace stratégique à occuper pour les acteurs engagés dans le « renouveau occitan » afin de rendre visible l’Occitanie, sa langue, sa culture et ses problématiques spécifiques. Déjà en 1966, la diffusion par l’ORTF du téléfilm de Stellio Lorenzi sur Les Cathares (dans la série La caméra explore le temps) avait constitué un des déclencheurs, unanimement ressentis et reconnus dans les témoignages de l’époque, d’une prise de conscience occitane assez massive au sein de la population des pays d’Oc. 
En 1977 le réalisateur provençal Jean Fléchet crée Téciméoc (Télévision, Cinéma Méridional et Occitan) afin de développer les conditions d’une production télévisuelle et cinématographique en occitan. La revue Téciméoc sera d’ailleurs un organe important de réflexion et d’échange pour le développement d’une production télévisuelle et cinématographique occitane. 
L’enjeu d’une grande mobilisation occitaniste pour l’occitan à la télévision semble avoir été mis en exergue par l’initiative d’un député socialiste du Lot-et-Garonne, Christian Laurissergues, à l’origine de la création en 1978 d’un intergroupe parlementaire sur les problèmes occitans (dont la constitution fut refusée par le bureau de l’Assemblée). Il adresse à plusieurs organisations occitanes en octobre 1979 un courrier au sujet du développement de l’occitan à la télévision. La question avait été traitée avec bienveillance par la Commission chargée d’apprécier la qualité des émissions de radiodiffusion et de télévision dans son rapport 1978-1979 : « Les régions ne se trompent pas sur l’importance et la valeur de telles actions. C’est pourquoi elles demandent que les langues régionales qui font partie du patrimoine culturel français aient leur place non seulement sur les antennes mais aussi sur les écrans de FR3… » Christian Laurissergues indique qu’il a obtenu un entretien avec le directeur général de FR3 mais que sans mobilisation, rien n’avancera. 
C’est sans doute en réponse à ce courrier que l’Institut d’estudis occitans, qui vient de mener une grande campagne d’opinion autour du thème « occitan langue nationale », se saisit de la question audiovisuelle. 

La campagne « Volèm l’occitan a la television » 

Pour les mouvements revendicatifs occitans, c’est alors le temps des grandes campagnes d’opinion, souvent initiées et animées par un Institut d’estudis occitans à son apogée grâce aux nouvelles recrues militantes issues du renouveau occitan des années 1970, l’activisme de son secrétaire général Yves Rouquette et l’ambition de son secteur « Espandiment » (Développement). La campagne de mobilisation pour « l’occitan langue nationale » avait réunie en 1977 plus de 200’000 signatures. 
Sans doute l’approche de la campagne des élections présidentielles de 1981, au cours de laquelle la question de la réforme de l’audiovisuel public figurait parmi les grands thèmes du changement attendu, a-t-elle joué dans la mobilisation pour l’occitan à la télévision. Le candidat François Mitterrand fut d’ailleurs le premier destinataire - et soutien en retour - de la campagne.  Le 14 mars 1981, il prononce à Lorient un discours qui fait date, dans lequel il déclare que « le temps est venu d’un statut des langues et cultures de France qui leur reconnaisse une existence réelle. Le temps est venu de leur ouvrir grandes les portes de l’école, de la radio et de la télévision permettant leur diffusion, de leur accorder toute la place qu’elles méritent dans la vie publique. »
La campagne « Volèm l’occitan à la television » montre quant à elle la professionnalisation du mouvement occitan depuis le début de la décennie 1970. Elle est désormais conçue comme une campagne d’opinion à grande échelle, organisée et coordonnée par l’IEO qui profite alors d’un réseau de sections qui irrigue l’ensemble de l’espace occitan et au-delà, des réseaux parmi les élus locaux, les parlementaires, les syndicats. La sérigraphie artisanale a laissé la place à l’offset et l’on produit badges, briquets, autocollants par milliers. Un « responsable national de la campagne », le responsable du secteur Espandiment de l’IEO, est désigné. Des comités d’organisations se réunissent et des circulaires paraissent en amont des manifestations. On organise des cars depuis toute l’Occitanie, et aussi depuis Paris ou Lyon, pour alimenter les manifestations. 

Les manifestations de Toulouse et Marseille 

La première manifestation a lieu à Toulouse en novembre 1980. 
La plus importante est toutefois celle du 14 mars 1981, à un mois de l’élection présidentielle. Elle est coordonnée par l’IEO mais réunit déjà un collectif d’organisations, en particulier le mouvement politique Volèm Viure Al País (VVAP) et Action culturelle occitane (ACO). Résultat : 1’500 personnes occupent les locaux de l’antenne régionale de FR3 et sont délogées par les CRS. Dès la manifestation de Toulouse il est prévu de mettre la pression sur les différentes antennes régionales d’Occitanie. La section IEO du Cantal, très active, s’occupe de Clermont-Ferrand par une campagne de courriers adressés au directeur d’antenne et de recueil de soutiens des maires et conseils municipaux. Une autre manifestation unitaire et panoccitane est prévue à Marseille. 
Après l’élection présidentielle de mai 1981, la réforme de l’audiovisuel public fait partie de la feuille de route de la nouvelle majorité et les premières créations télévisuelles occitanes font leur apparition sur FR3 Toulouse. La loi sur la communication audiovisuelle fait entrer pour la première fois les langues de France dans les missions et les responsabilités de l’audiovisuel public. 
Dans les faits, l’entrée est toutefois assez symbolique, loin des enjeux d’une politique linguistique réelle. En octobre 1981 est créé le magazine Viure al País, tout premier programme en occitan à la télévision. Un magazine hebdomadaire de 15 minutes est créé en basque, à peu près autant pour le breton avec « Breiz O Veva » (26 min. hebdomadaire) et « An Tool Lagad (15 minutes hebdomadaires). Dans les régions concernées, les émissions dans les langues de leurs territoires ne dépasseront pas les 1 à 2% du volume des programmes. 
Une nouvelle manifestation est organisée en mai 1982 et rassemble davantage de manifestants, venus de toute l’Occitanie, avec 5’000 personnes à Marseille. Manifester à Marseille revêt un enjeu de taille à ce moment-là : son maire, Gaston Defferre, est alors ministre en charge de la décentralisation. La manifestation est désormais organisée par le « Collectif occitan pour l’audiovisuel » créé quelques mois auparavant et qui regroupe l’IEO, VVAP mais aussi des professionnels de l’audiovisuel avec Téciméoc. Au sein du collectif apparaissent des personnalités nouvelles qui marqueront l’histoire de l’audiovisuel occitan des décennies 1980-1990 comme le journaliste Jean-Pierre Laval ou le réalisateur Francis Fourcou. 
Le Collectif avait tenu une conférence de presse sur la question de l’occitan à la télévision au Parlement européen de Strasbourg en avril 1982, marquant là-aussi le déplacement de la question de l’État à l’Europe en construction, et qui sera l’une des évolutions du mouvement au cours de la période suivante. 

Sources : 

Dossier « Campanha per l’occitan a la television » - Archives de l’IEO-Cantal (IEO15_DOS-002)
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Estiu 1975 contra l'armada, lo nuclear e los promotors : de Larzac d'en pertout !
Cette affiche aux dimensions de 86 x 57 cm a été réalisée à l'aide de la sérigraphie et date de l'année 1975, année où résonne pleinement la lutte du Larzac (1971/1981).

Les paysans du Larzac, le Comité Millavois de défense du Larzac et les Comités Larzac sont des collectivités oeuvrant pour la lutte et la défense du Larzac. Ils se rassemblent régulièrement entre les années 1971 et 1981 afin de débattre et de sensibiliser un maximum de personnes sur le sort du Larzac.

Par ailleurs, les Comités Larzac, ont vu le jour en 1972 d'abord à Rodez où le premier comité fut créé, puis il sera suivi par ceux de Millau et de Paris. Comme évoqué précédemment, une de leurs missions principales est d'informer et de diffuser au plus grand nombre des informations sur la lutte du Larzac grâce à des films, des débats ou encore des expositions.
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Larzac Moisson Tiers-monde : solidarité paysans ouvriers Tiers-monde
Cette affiche (64x45cm) a été réalisée conjointement par le Parti Socialiste, le Parti Communiste, le Mouvement des Radicaux de Gauche, le Parti Socialiste Unifié, la F.O.L (Fédération des œuvres laïques), la C.F.D.T, la C.G.T, et plusieurs Associations populaires familiales.
Nous sommes en 1974 : elle annonce un nouveau rassemblement au Rajal del Guorp. En août 1973, ce lieu-lit (qui signifie en occitan rouergat la « Source du Corbeau ») avait déjà accueilli entre 60 et 100 000 personnes venues d'un peu partout en France et en Europe, et qui convergeaient pour la première fois vers le Larzac. Cette date marque un réel tournant dans l'histoire sociale, en ce qu'elle voit converger les renvendications pour le Larzac et celles de Mai 68. Le plateau devient ainsi le réceptacle des contestations de l'époque, qu'elles proviennent des occitanistes, antimilitaristes, antiétatiques ou anticapitalistes. Le Larzac devient donc à ce moment-là le symbole d'une conception du monde. Les organisations ouvrières, les syndicats et les partis politiques y font converger toutes les luttes sociales.
En août 1974, la fête des moissons, intitulée « Moisson Tiers-monde », souligne cette évolution. Selon les organisateurs, plus de 100 000 personnes se rassemblent lors de cette édition. Les partis et organisations politiques de gauche sont présents : François Mitterrand, alors premier secrétaire du PS, se rend d'ailleurs sur place pour une visite qui, pour autant, s'avèrera mouvementée.
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Larzac : Moisson Tiers-Monde
Cette affiche (64x45cm) a été réalisée par les Paysans du Larzac et l'Association de Sauvegarde du Larzac et de son Environnement.
Nous sommes en 1974 : elle annonce un nouveau rassemblement au Rajal del Guorp. En août 1973, ce lieu-lit (qui signifie en occitan rouergat la « Source du Corbeau ») avait déjà accueilli entre 60 et 100 000 personnes venues d'un peu partout en France et en Europe, et qui convergeaient pour la première fois vers le Larzac. Cette date marque un réel tournant dans l'histoire sociale, en ce qu'elle voit converger les renvendications pour le Larzac et celles de Mai 68. Le plateau devient ainsi le réceptacle des contestations de l'époque, qu'elles proviennent des occitanistes, antimilitaristes, antiétatiques ou anticapitalistes. Le plateau du Larzac devient donc, en quelque sorte, le symbole d'une conception du monde.
L'année suivante, la fête des moissons, intitulée « Moisson Tiers-monde », souligne cette évolution. Selon les organisateurs, plus de 100 000 personnes se rassemblent lors de cette édition. François Mitterrand, alors premier secrétaire du PS, se rend sur place pour une visite qui s'avèrera mouvementée. 

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Tots a Rodes per gardar lo Larzac
Cette affiche (59x40cm) a été réalisée par photogravure pour le Comité départemental aveyronnais de sauvegarde du Larzac. 
Elle annonce l'une des quelques manifestations qui ont constitué un tournant dans la lutte pour le Larzac, entre 1971 et 1981. La première d'entre elles, le 9 mai 1971, avait rassemblé les militants de gauche et d'extrême-gauche ainsi que les occitanistes, au premier rang desquels Robert Lafont et Yves Rouquette.
Cette fois, nous sommes en 1972. À l'appel du Comité départemental, du Groupe des Paysans du Larzac et d'autres associations, ce ne sont pas moins de 10 000 personnes qui vont converger à Rodez lors de la manifestation du 14 juillet. C'est le signe d'un changement d'échelle de la protestation, d’autant qu’est annoncé un départ pour Paris en tracteurs si le gouvernement ne revient pas en arrière.
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Gardarem lo Larzac : projection du film « Gardarem lo Larzac » suivie d'une discussion

Cette affiche (59x40cm) a été réalisée en sérigraphie par le Comité Larzac de Canjuers (Var).

Les Comités Larzac ont vu le jour en 1972, d'abord à Rodez où le premier comité fut créé. Conçus commes des structures de coordination locale pour les mouvements militants qui relaient les informations et organisent les actions de soutien à la lutte pour le Larzac, ces comités se multiplient bientôt dans toute la France. Une de leurs missions principales est d'informer et de diffuser au plus grand nombre des informations sur la lutte du Larzac grâce à des films, des débats ou encore des expositions.

Il est à noter que le comité Larzac responsable de cette affiche s’annonce comme étant basé à Canjuers, qui n’est autre que le plus grand champ de tir militaire d’Europe occidentale. Délimité à partir de 1950, son territoire s’étend sur 14 communes. Les expropriations s’y sont déroulées de 1962 à 1974.

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