Née en 2003, à l’initiative de Manu Théron, la Compagnie du Lamparo est une association regroupant des activités liées aux musiques et aux cultures d’oc à Marseille ou dans la région marseillaise.
Elle héberge un certain nombre de projets de création, de transmission et d’actions de recherche, dont la plupart s’ancrent dans le quartier de la Plaine et s’appuient sur les savoirs populaires présents dans la cité. Naturellement, même en enracinant cette interrogation quotidienne des pratiques et des savoirs dans le vieux fonds indigène en langue d’oc, la Compagnie du Lamparo imagine et tisse les liens possibles que cette culture entretient avec toutes celles du bassin méditerranéen, dont certaines irriguent la ville depuis sa fondation.
Pour autant, la connaissance et l’usage de l’occitan marseillais (provençal maritime) ne sont en rien vecteurs d’une (re)formulation identitaire ou d’une hypothétique (dé)limitation du cadre de la création ; encore moins porteurs de discours vagues, angélistes ou catastrophistes, sur un état supposé de la Méditerranée.
Nous souhaitons
fonder une approche poétique et une esthétique musicale qui intègrent des pratiques liées aux savoirs populaires, par la fréquentation de territoires et le questionnement des aspects les plus organiques et les plus souterrains des musiques et des discours qui les ont façonnés.
La Compagnie du Lamparo est une compagnie musicale conventionnée par la DRAC Provence-Alpes Côte d’Azur, le Conseil Général 13 et soutenue par le Conseil Régional Provence-Alpes Côte d’Azur et la ville de Marseille.
Projets Artistiques
Depuis 2003 la Compagnie du Lamparo a enraciné son action dans l'étude et l'exploration des savoirs musicaux populaires issus des cultures d'Òc à Marseille. Ce travail s'effectue dans plusieurs domaines d'activités liés à la musique, et tente de les mettre en cohérence par des choix esthétiques et pratiques qui en privilégient les aspects les plus marquants : la voix et l'oralité, l'histoire des cultures populaires, la Méditerranée.
C'est dans le domaine de la création musicale que ces choix sont le plus efficients, et les projets que nous présenterons ces prochaines années ne démentiront pas la direction prise depuis la fondation de la Compagnie.
Lo Còr de la Plana, après sa rencontre en 2010 avec le groupe de chanteurs populaires du Sud Algérien El Maya, reprendra le chemin de l'Italie méridionale, en s'associant à deux formations emblématiques du renouveau des musiques traditionnelles du Mezzogiorno, Assurd et Mascarimirí. Il nous paraît important de ne pas rompre ce lien que nous avons, à l'instar d'autres associations occitanes, réussi à construire avec des artistes et des réseaux associatifs du Sud de la péninsule italienne, car nous partageons une volonté commune de voir émerger nos territoires sur le plan culturel sans rien renier de ce qui a façonné leur spécificité et leur culture. La perspective de Marseille Provence 2013 nous donnera l'occasion de l'exprimer, et de vérifier aussi comment nos préoccupations peuvent rejoindre des politiques culturelles plus «générales».
Parmi les projets musicaux qui inciteront les cultures d'Òc à Marseille à l'envol vers d'autres territoires esthétiques ou géographiques, Le projet de Chœur Populaire des Pays d'Òc permettra de voir confluer à Marseille les expressions vocales les plus novatrices et les plus représentatives de l'ensemble des territoires de Langue d'Òc. Cette relation avec d'autres esthétiques, celles des musiques actuelles notamment, trouvera une concrétisation insolite lors de la rencontre avec Ange B, Clément Gauthier et Henri Maquet. Enfin, par l'exhumation de textes médiévaux, témoins de la ferveur magdalénienne des marseillais de l'ancien temps, nous tenterons, lors d'une création avec vingt chanteuses occitanes, de retrouver le lien magique et protecteur qui unit toutes ces expressions vocales à l'une des incarnations les plus fécondes et les plus intemporelles de la féminité.