Initiée par Anne Clément, Catherine Bonafé et Marie-Hélène Bonafé, au sein du Teatre de la Carrièra, une réflexion sur la féminité fait irruption sur le scène d'Oc et donne lieux à la création de quatre premières pièces : Saisons de femmes (1979), Le Miroir des Jours (1980), La Galine (1979) et Porte à Porte (1980).
Ces créations explorent chacune à leur manière la double spécificité du statut de femme occitane :
« Pour nous résumer, se revendiquer aujourd’hui femme et occitane, c’est tenir compte de notre double perte d’identité. C’est aussi nous affirmer de façon plus totale, moins morcelée. Dans le même temps, c’est affronter une contradiction terrible qui fait qu’être femme rime difficilement avec être occitane. Déchirées entre l’urgence de reconquérir notre culture occitane(...), et une parole de femme qui brûle d’envie de faire table rase de cette civilisation qui les a trop souvent dégradées et niées, nous ne voulons sacrifier ni notre dimension occitane, ni notre dimension féminine. Nous n’avons pas d’autre choix que de vivre, ensemble, les deux pôles de cette contradiction. » (L’écrit des femmes, paroles de femmes des pays d’oc, Ed. Solin, Paris 1980).
Cette réflexion porte également sur la place des femmes au théâtre et révèle une autre modernité du théâtre d'Oc contemporain. La troupe utilise les inversions carnavalesques des sexes pour rompre avec le répertoire féminin trop souvent limité aux fonctions « Vierge/Maman/Putain ».