La fin de la décennie 1970 est marquée par la mutation d’un théâtre militant en un théâtre de civilisation. Fort du travail mené pendant une décennie au plus près du « Pòble d'Òc », le théâtre occitan se régénère dans son répertoire comme dans ses formes. Théâtre d'une culture minoritaire, théâtre de la diversité, il prend en charge le devoir de mémoire occitan et propose un grand jugement populaire et spectaculaire de l'Histoire.
À partir des années 1980, le mouvement expérimental réussit sa mutation et réalise aussi la synthèse des théâtres occitans du XXe siècle. Les auteurs de la génération d'Après-guerre reviennent au théâtre, à l'instar de Léon Cordes qui réunit avec Menèrba 1210, fresque historique sur le siège de la “cité cathare” par les croisés, plusieurs milliers de spectateurs. Le théâtre amateur prend quant à lui acte de la révolution théâtrale et ne se cantonne plus aux “galéjades” locales.
Né de 1968 et du mouvement international de rupture avec l’ordre social, sexuel, politique, artistique, le nouveau théâtre d’Oc est désormais inscrit dans la durée. Toujours fragiles par la modestie de leurs moyens de production et de diffusion, les troupes professionnelles qui font un théâtre populaire de création depuis maintenant quarante ans n'en ont pas moins constitué un public, un répertoire et une stylistique.