Il existe une tradition ancienne du théâtre en langue d’oc, en partie héritée des théâtres populaires jouées depuis le Moyen âge dans les communautés du Sud. Le XXe siècle comptera des milliers de pièces en occitan. Cependant, à l’orée des années 1970, le théâtre en langue d’oc est un archipel de créations disparates : d’une part un théâtre fortement régionaliste à portée souvent locale, d’autre part le théâtre littéraire des grands auteurs contemporains, peu joué, faute d’acteurs, de lieux, de publics. C’est dans ce paysage, en méconnaissance du théâtre antérieur, qu’une jeune compagnie - le “Théâtre de la Rue” - propose dans les villages du Languedoc Mòrt e resureccion d’Occitania. La révolution est totale, l’impact sur le public considérable.
Cette première création, qui aboutit à la fondation de la compagnie Lo Teatre de la Carrièra, est l’un des points de départ du mouvement théâtral qui irradie la création des années 1970. Un théâtre qui se crée au contact des viticulteurs, des ouvriers ou des mineurs, qui s’enrichit de la mémoire collective et de ce qu’on appellera plus tard le patrimoine culturel immatériel, un théâtre qui nourrit son jeu du carnavalesque le plus populaire voire le plus anthropologique.