Du 10 au 24 juillet 1973, pendant le Festival d'Avignon, le Théâtre des Carmes d'André Benedetto accueille les Rescontres Occitans. Écrivains, éditeurs, artistes, compagnies de théâtre, intellectuels et militants mettent le Festival d’Avignon à l’heure d’une Occitanie culturelle de combat. Le quotidien Esclarmonda (”Jornau dei rescontres occitans d'Avinhon”), distribué dans la rue, rend compte du grand bouillonnement d’idées, d’actions, de créations et du chemin parcouru depuis 1968.
Le public découvre cette année-là La Guerre du vin (Teatre de la Carrièra), La Madone des Ordures/Nòstra Dòna dei Bordilhas et Pourquoi et Comment on a fait un assassin de Gaston D. (Nouvelle Compagnie/Théâtre des Carmes), Dòm Esquichòte o lo torn de Provença de Bautesar (Robert Lafont, Centre dramatique occitan et La Carrièra). Ces quatre pièces, par leur mise en scène et leurs orientations sociales, politiques, voire pour certaines révolutionnaires, incarnent spectaculairement l’esprit du nouveau théâtre d’Oc.
Ce regroupement du monde militant et créatif dans un espace commun d’échanges et revendications, amorcé lors des Rencontres occitanes de 1973, va se poursuivre jusqu’à la fin de la décennie. En 1977, la Grande marche pour le théâtre régional menée par l’Action jeune théâtre Languedoc-Provence qui regroupe 37 compagnies d’expression française et occitane marque l’apogée du mouvement quelques temps avant le déclin des années militantes.