A cette époque, Nice possède déjà une histoire théâtrale originale. Sa situation dialectale particulière et l'attachement de ses habitants à leur identité conduisent à la formation d'un mouvement régionaliste sensible et très actif : ouverture du Cercle niçois, fondation de la revue Lou Sourgentin et du Centre Culturel Occitan-Païs nissart, les récitals d'Alan Pelhon, les concerts de Mauris et de Jean-Luc Sauvaigo...
De nombreuses troupes réagissent à ce mouvement culturel en proposant un panel varié de productions : Lu Pastourèu de l’Escarène, le groupe d’Henri Guichard à Gilette, Adolphe Viani et La Valdeblourenco, La Ciamada fait son retour au théâtre niçois, Li Pichini Granouia de Nissa de Michèle Benvenutti, Li Pichini Rateta de Cimies... Ketty, Richard Cairaschi et Noëlle Perna abordent tour à tour music-hall et café-théâtre, tandis que Jeannine Maiffredi et Lou Brandi Levensan procèdent à la rénovation de la Pastorale.
Le principal renouveau du théâtre occitan vient toutefois de la troupe Lou Rodou Nissart, menée par Raoul Nathiez, qui juge avec ironie la société et la situation de la région, sa langue et sa culture.
Francis Gag, immanquable auteur du théâtre niçois, jouit d’une certaine renommée depuis déjà quelques années lorsqu'il se penche sur la question du théâtre dialectal. Créant et recréant, utilisant des moyens modernes de communication, il contribue à son développement. Très présent lors du mouvement régionaliste des années 70 dans les médias tel que la revue Lou Sourgentin ou la Radio Nice-Côte d’Azur, il répond ainsi aux demandes d’un public élargi et renouvelé. A sa disparition en 1988, son fils Pierre-Louis poursuit l’œuvre réalisée en présentant la totalité de ses pièces et en faisant vivre le Théâtre Nissart de Francis Gag, situé dans le vieux Nice.